EXÉCUTIF - Un nouveau gouvernement à vocation sociale
Lors de sa première sortie publique, suite à l’officialisation de sa réélection, Andry Rajoelina donne un aperçu de l’orientation principale des actions gouvernementales. Elles seront concentrées sur le social, affirme-t-il.
Focus sur le social. Tel sera le mot d’ordre de la nouvelle équipe gouvernementale, à entendre le président nouvellement réélu, Andry Rajoelina.
En attendant son investiture, le 16 novembre, celui qui rempile pour une pige de cinq ans à la magistrature suprême a effectué sa première sortie publique, hier. Andry Rajoelina a fait le tour des quartiers populaires d’Antananarivo. Outre remercier ceux qui l’ont plébiscité pour un second mandat, celui qui occupera à nouveau le Palais d’État d’Iavoloha a donné un aperçu de la ligne directrice de la Politique générale de l’État (PGE). Une politique que le futur gouvernement aura la charge d’appliquer.
“Je travaillerai d’arrache-pied pour améliorer votre condition de vie. Rehausser le niveau de vie et améliorer la qualité de vie de chaque ménage est le challenge que je pose”, déclare ainsi le président réélu. Un défi sur lequel il compte bien engager la future équipe gouvernementale, également. Il est désormais quasi-certain que Christian Ntsay, Premier ministre, présentera la démission du gouvernement après la prestation de serment de Andry Rajoelina.
Afin de ne pas briser la dynamique de machine administrative, la team Ntsay assurera les affaires courantes jusqu’à la nomination du nouveau gouvernement. À entendre le président réélu, la nouvelle équipe gouvernementale devrait être connue rapidement. “Les ministres qui composeront le nouveau gouvernement seront ceux qui seront réellement prêts à travailler pour le peuple, à être proche du peuple. Ceux qui pensent à faire autre chose seront écartés”, soutient ainsi Andry Rajoelina.
Serment
Dans la continuité du premier mandat de Andry Rajoelina, les futurs membres du gouvernement devront toujours être des hommes et des femmes de terrain. “Le président ne doit pas le seul à être à votre côté comme je le fais aujourd’hui. Chaque ministre doit également l’être ”, ajoute celui dont l’investiture se tiendra samedi prochain.
Selon ses dires, Andry Rajoelina compte apporter une touche d’innovation à l’entrée en scène des nouveaux membres du gouvernement. Il affirme qu’ils devront, eux aussi, “prêter serment”. Une prestation de serment pour les liés au “contrat-programme”, qu’ils auront à mettre en œuvre. Selon l’exposé des motifs du Projet de loi de finances 2024, le budget étatique est aussi orienté vers cet axe social. Un montant de 443 milliards d’ariary est prévu pour les investissements dans le capital humain et la protection sociale.
“Comment améliorer les conditions de vie de la population et prendre soin d’elle ?”. C’est à cette question que devra répondre le contrat-programme de chaque ministre, ajoute le chef de l’État nouvellement réélu. À s’en tenir aux propos du président Rajoelina, toujours, il sera sans état d’âme contre les membres de l’Exécutif qui dévieront de la ligne directrice de la PGE et de leur contrat-programme. À l’entendre, celui ou celle qui ne respectera pas son serment sera systématiquement évincé de l’équipe.
À l’issue de la cérémonie de proclamation des résultats de la présidentielle, le 1er décembre, Andry Rajoelina a toutefois déclaré, “on ne change pas une équipe qui gagne”. Que les ministres ayant un bilan concluant ont des chances d’être reconduits. Avoir pu démontrer ce caractère d’homme ou de femme de terrain, mais aussi, cette proximité avec la population serait donc un atout. À la sortie de la joute électorale, pourtant, les critères politiques pourraient également entrer en ligne de compte.
Plusieurs entités politiques ont, en effet, rejoint la coalition Armada et la plateforme Upar. S’il est clair sur les critères de nomination des ministres, Andry Rajoelina est moins parlant sur le profil du futur Premier ministre. Questionné par la presse, il a élu le sujet à sa sortie de la cérémonie de proclamation par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). La nomination du locataire de Mahazoarivo, suivant l’article 54 de la Constitution, sera pourtant une étape incontournable avant la composition des ministres.
“Le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale”, dispose l’article 54 de la Loi fondamentale. La reconduction de Christian Ntsay, ou la nomination d’un nouveau locataire de Mahazoarivo est jusqu’ici une question sans réponse. À cet effet, des voix à Tsimbazaza rappellent l’épisode de la motion de censure, le 7 décembre 2022. Certes, la Chambre basse prévoit de clôturer la session, le 15 décembre. Seulement, le prescrit constitutionnel devra toujours être respecté.
Le groupe parlementaire “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (IRD), reste l’entité majoritaire à l’institution de Tsimbazaza. Seulement, le déroulement de l’élection de celui qui allait siéger au poste de vice-président de l’Assemblée nationale, pour la province d’Antananarivo, hier, indique que les députés Oranges, mais aussi leurs alliés au sein du Groupe parlementaire pour la République (GPR), veulent avoir leur mot à dire sur celui ou celle qu’ils auront à “adouber”.