ANDRY RAJOELINA - “C’est au peuple d’élire son Président”
Le candidat Andry Rajoelina a passé le weekend en campagne électorale dans le Sud. Sakaraha, Toliara, Betroka et Ihosy ont été sur son périple.
Vox populi, vox Dei. En substance, c’est le message martelé par le candidat Andry Rajoelina pendant sa tournée dans le Sud du pays durant le weekend.
De prime abord, le candidat numéro 3 ne compte pas lever le pied. Continuant sur sa lancée, il enchaîne les meetings électoraux avec une cadence de deux sites par jour, au moins. Samedi, il était à Toliara, après une étape à Sakaraha. Dimanche, il a rencontré les habitants de Betroka, pour terminer son périple à Ihosy. À chaque messe électorale qu’il a tenue, Andry Rajoelina a mis l’accent sur un point, “il appartient à la population d’élire celui qu’il souhaite diriger le pays”.
Une nouvelle fois, celui qui ambitionne de briguer un second mandat glisse une réplique à ses détracteurs dans ses allocutions de campagne. Alors que Andry Rajoelina soulève les foules dans ses tournées de campagne, à Antananarivo, ses opposants, menés par le collectif des candidats, n’en démordent pas. Tablant sur l’affluence aux marches quasi-quotidiennes qu’ils organisent, ils insistent sur la refonte de la composition des entités électorales, ainsi que l’éviction de la course du candidat numéro 3.
Pour répliquer à ses concurrents, l’ancien locataire d’Iavoloha, lui aussi, s’appuie sur la vague orange et la liesse qu’il déchaîne à chacune de ses sorties publiques dans cette campagne électorale. “Le choix appartient au peuple. Il appartient au peuple d’élire celui qu’il souhaite diriger le pays”, scande alors le candidat Rajoelina face aux habitants de Sakaraha. Les habitants de cette ville minière sur la Route nationale numéro 7 (RN7), qui lui ont réservé un accueil dans une ambiance électrique, malgré la forte chaleur du milieu d’après-midi de samedi.
Outre Andry Rajoelina sur les planches de ses tournées électorales, sur les plateaux des médias, ses partisans politiques s’appliquent aussi à mettre en avant cet exercice du pouvoir de la population par le vote. Le premier alinéa de l’article 5 de la Constitution est ainsi souvent mis à contribution dans les argumentations.
Rassembleur
“La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect, ou par la voie du référendum. Aucune fraction du peuple, ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté”, prévoit la disposition constitutionnelle précitée. Outre le respect du droit de vote de la population, un autre thème revient aussi fréquemment dans les discours de campagne du candidat Rajoelina. Celui de “l’unité nationale dans sa diversité”.
Dans la conjoncture politique houleuse actuelle, certains acteurs politiques, et même des candidats à la présidentielle tiennent des discours clivants. Certaines allocutions sonnent comme de la xénophobie, d’autres tendent à exacerber le clivage tribal ou social. Voulant visiblement se placer au-dessus de la mêlée, Andry Rajoelina prêche l’unité nationale et se veut rassembleur. “Nous n’accepterons jamais que la population malgache soit divisée. La nation malgache est une, dans le respect de la diversité qui la compose”, soutient-il.
“Contrairement au clivage, à la ségrégation et la haine que certains véhiculent actuellement, c’est un Président rassembleur qui respecte l’unité nationale dont Madagascar a besoin”, renchérit le candidat numéro 3, dans son discours à Toliara. Il n’hésite pas à affirmer qu’il est l’homme de la situation. “Il est de notre responsabilité à tous de lutter contre la haine et la ségrégation, et de les mettre sur la touche”, ajoute-t-il.
Un autre point incontournable des discours de Andry Rajoelina depuis le début de la campagne électorale est l’appel au vote, à un vote massif. Une mobilisation des électeurs à aller aux urnes qui va dans le sens du message mis en avant durant sa tournée de campagne du weekend dernier. Dans cette querelle politique pré-électorale, le candidat numéro 3 est conscient qu’un raz-de-marée électoral lui donnera raison dans sa posture de maintenir le cap sur l’échéance électorale du 16 novembre.
Un vote massif sera un revers pour les détracteurs du processus électoral. Un fort taux de participation sera aussi un socle solide pour la légitimité de celui qui sortira vainqueur de la course à la magistrature suprême. Ce qui ne sera pas un luxe étant donné l’ambiance contestataire entretenue par le collectif des candidats.