ANDRY RAJOELINA - “L’IRD est prêt pour les élections”
L’élection présidentielle a été parmi les thèmes discutés durant l’interview télévisée du président de la République, dimanche. Bien qu’il maintient le suspense sur sa candidature, Andry Rajoelina affirme que son parti ne craint pas les élections.
“L’IRD [Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina] ne craint pas les élections”. C’est ce qu’a affirmé Andry Rajoelina, président de la République, dans son interview télévisée, dimanche. “Qu’importe le type d’élection, la plateforme IRD ne craint pas d’affronter les urnes”, a-t-il alors asséné.
Les questions sur la prochaine élection présidentielle n’ont été posées que vers la fin de l’interview télévisée du locataire d’Iavoloha. L’attitude, la posture du Président, et ses mots indiquent qu’il reste confiant vis-à-vis de cette échéance électorale et des autres qui s’ensuivent, bien que le bilan de son quinquennat divise l’opinion publique. Pas question pourtant de se prononcer sur sa candidature pour la course à la magistrature suprême dans l’immédiat, et il affirme vouloir “en donner la primeur à la population”. Le chef de l’État a, toutefois, été plus cash sur le cas de sa formation politique. À s’en tenir aux déclarations présidentielles, les Oranges sont en ordre de bataille en vue des échéances électorales. Les parlementaires IRD et l’ensemble du gouvernement ont, justement, fait corps derrière le locataire d’Iavoloha durant l’interview de dimanche. De prime abord, la coalition au pouvoir se projette également vers les communales et les législatives qui se tiendront l’année prochaine. Andry Rajoelina table visiblement sur la confiance qu’il affiche vis-à-vis des échéances électorales, sur l’engouement populaire qu’il affirme constater lors de ses descentes sur terrain. Un contraste avec le lynchage dont il fait l’objet quotidiennement sur les réseaux sociaux.
“Votre perception de la cote de popularité est différente de la réalité sur le terrain. Détrompez-vous, Facebook n’est pas un sondage”, lance-t-il alors. Au regard de la confiance affichée par le chef de l’État sur la force de sa famille politique, certains s’interrogent sur la raison qui a fait que les communes n’aient pas été organisées cette année. Les mandats des maires et des conseillers municipaux ou communaux arrivent à terme en novembre. Aucun texte ne prévoit de délai précis pour les élections de fin de mandat.
Compte à rebours
Selon des observateurs, tenir les communales avant la présidentielle serait risqué pour les tenants du pouvoir. Une éventuelle débâcle ne serait pas de bon augure pour la course à la magistrature suprême. La tentative de destitution de trois membres du bureau permanent de l’Assemblée nationale, durant la dernière session ordinaire du Parlement, laisse pourtant entrevoir des failles dans les rangs Oranges. La confiance affirmée par le locataire d’Iavoloha tranche pourtant avec l’hypothèse et la perception des observateurs. Outre avoir des élus, le président de la République affirme, en effet, que “l’IRD a une base politique solide”. L’autre raison probable de l’ajournement sine die des communales est la question du financement. Deux élections à quelques semaines d’intervalles auraient été un casse-tête financier pour l’État. Déjà que les fonds nécessaires pour l’organisation de la présidentielle sont encore sujets à débat. Durant son interview, dimanche, Andry Rajoelina s’est voulu rassurant au sujet du financement de l’organisation de la course à la magistrature suprême. Rappelant que l’État a subventionné la Jirama à hauteur de 1 400 milliards d’ariary, le locataire d’Iavoloha lance, “. Donc nous ne devrions pas pouvoir disposer des 65 ou 80 milliards d’ariary pour l’élection”, tout en indiquant au passage que le “Basket Fund” pour l’appui international est déjà ouvert.
Maintenant que Andry Rajoelina a donné le ton sur les ambitions électorales de sa famille politique, une première question reste sans réponse. Qui sera le port-étendard de l’IRD à la présidentielle, qui est la première échéance à venir. Le locataire d’Iavoloha refuse de se prononcer en arguant que sa priorité et celle de son écurie politique sont “de continuer à travailler pour la population”, jusqu’au bout de son mandat. Au regard du chronogramme décidé en conseil du gouvernement, la semaine dernière, le compte à rebours pourrait s’égrener rapidement. La période de dépôt des dossiers de candidature auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC) court du 23 août à 9 heures, jusqu’au 6 septembre à 18 heures. “Toute candidature à l’élection présidentielle doit être investie par un parti politique légalement constitué ou par une coalition de partis politiques légalement constituée, ou parrainée par une liste de cent cinquante élus ”, prévoit par ailleurs la loi organique relative à l’élection présidentielle.
Dans l’éventualité de la première option, il faudra que la coalition IRD ou le parti “Tanora Malagasy vonona” (TGV), tienne d’abord un congrès national pour investir son candidat. Sauf coup de théâtre, cela devrait n’être qu’une formalité puisque Andry Rajoelina devrait être le candidat naturel des Oranges. Du moins, s’il est enclin à concourir pour briguer un second mandat. Jusqu’à l’heure, tout porte à croire que ce sera le cas.