Contrefaçon : Les opérateurs bataillent seuls
Une recrudescence de contrefaçons de produits de marque malgache a été remarquée sur le marché, notamment dans le secteur de l’artisanat. Pas plus tard que la semaine dernière, un producteur de produits contrefaits et deux revendeurs de produits de la marque Maki Company ont été appréhendés et ont été amenés devant le Parquet. Ils sont actuellement placés sous mandat de dépôt en attente de leur procès prévu le 25 mai prochain.
Madame Vero H. My, gérante de la marque, déplore le fait qu’ils appréhendent des contrefacteurs et des vendeurs de contrefaçons chaque année, depuis 2011. La contrefaçon de cette marque a été des plus accrue durant le confinement, puisque la production de l’atelier a été mise en sourdine, les fils servant à tisser leurs tissus étant importés. Les contrefacteurs s’en sont donc donné à cœur joie en apposant la marque à la tête de maki et le nom « Maki » sur leurs produits. Autant sur les tee-shirts que sur les robes, les paréos et même sur les sandales. Après une certaine accalmie, les contrefaçons reprennent de plus belle à l’approche des fêtes de l’Indépendance.
C’est d’ailleurs pour cette raison que madame Vero H. My tient à rappeler que la contrefaçon et la vente de contrefaçon constituent des délits pénaux passibles d’emprisonnement. La marque déclare ainsi la guerre à tous les contrefacteurs et veut protéger ses créations et le fruit de ses inventions.
Jusqu’ici, la société qu’elle gère a dû porter cinq grands cas de contrefaçon de sa marque au tribunal dont l’un est en cours à Ambilobe, un autre à Nosy-Be et à Diégo et les deux derniers dans la Capitale. En général, ce sont les revendeurs qui sont le plus souvent appréhendés, refusant de dénoncer les producteurs illicites. Le signalement des contrefaçons provient, dans la plupart des cas, de clients qui ont remarqué une grande différence dans la qualité des produits et certains détails remarquables. La marque avoue procéder à de longues enquêtes avant de pouvoir appréhender les contrefacteurs avec les forces de l’ordre.
Ceci dit, la contrefaçon a une conséquence considérable sur le chiffre d’affaires et les ventes de la marque, menaçant grandement son avenir et celle des centaines de famille qui en vivent. Cela vient du fait que les produits contrefaits coûtent moins chers que les vrais, et de loin. Si un tee-shirt authentique de la marque se vend à 65 000 ariary, le contrefait se vend à 12 000 ariary.
« Nous avons l’impression de batailler seuls » face à cet état des choses, insiste Madame Vero H. My. C’est pour cela que cette gérante lance un énième appel à l’Etat et aux différentes entités concernées pour surveiller ces chaînes de confection clandestines et de vente au noir, qui non seulement ne paient aucun impôt mais en plus, ne subissent aucun contrôle fiscal, contrairement aux entreprises légales.