Grand Sud de Madagascar : 110 000 personnes menacées par la faim d’ici début 2026, selon l’ONU
Les Nations Unies alertent sur une aggravation de la crise alimentaire et sanitaire dans le Grand Sud de Madagascar. Selon les dernières estimations, près de 110 000 personnes pourraient souffrir de la faim à un niveau d’urgence, d’ici le début de l’année 2026, contre environ 29 000 actuellement.
Cette situation s’inscrit dans un contexte de fragilité socio-économique et politique marqué par une succession de crises climatiques, sanitaires et institutionnelles.
Une succession de catastrophes naturelles
Lors d’un point de presse tenu jeudi 16 octobre à New York, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que Madagascar fait face depuis plusieurs années à des conditions climatiques extrêmes. Le pays a été frappé par une sécheresse liée au phénomène El Niño, plusieurs cyclones destructeurs et des invasions de criquets pèlerins qui ont dévasté les cultures, en particulier dans le Grand Sud. Ces aléas ont accentué la vulnérabilité d’une population déjà confrontée à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire chronique. « Une épidémie de paludisme survenue plus tôt cette année a mis à rude épreuve un système de santé déjà fragile », a souligné M. Dujarric, évoquant un risque de détérioration rapide de la situation humanitaire.
Coupes budgétaires, problématiques
Selon les agences des Nations Unies et leurs partenaires sur le terrain, la crise pourrait encore s’aggraver dans les prochains mois si des moyens supplémentaires ne sont pas mobilisés. Les coupes budgétaires imposées au niveau international ont réduit la capacité d’intervention des acteurs humanitaires. « Les coupes budgétaires ont encore limité la capacité d'intervention des Nations Unies », a constaté le porte-parole, précisant que la malnutrition et les épidémies continuent de progresser dans plusieurs districts du Sud. Face à cette situation, les agences onusiennes appellent à un soutien accru de la communauté internationale pour éviter une détérioration majeure de la sécurité alimentaire à Madagascar.
Dans un contexte où la crise alimentaire, sanitaire et politique se superpose, la coopération internationale apparaît plus que jamais essentielle pour éviter que le Grand Sud de Madagascar ne bascule dans une urgence humanitaire durable.