Visa pour l’image : Le regard de Rijasolo sur la spiritualité de Madagascar présenté à Perpignan
Du 30 août au 14 septembre 2025, le photographe franco-malgache Rijasolo participera à la 37ᵉ édition du festival international de photojournalisme Visa pour l’image, à Perpignan. Il y présentera « Madagascar, terre des esprits », un reportage qui plonge au cœur des pratiques spirituelles malgaches, entre traditions ancestrales et mutations contemporaines.
Un rendez-vous international pour le photojournalisme
La ville de Perpignan, en France, accueillera bientôt la 37ᵉ édition de Visa pour l’image, l’un des plus grands événements mondiaux consacrés au photojournalisme. Installé au Couvent des Minimes, le festival proposera 28 expositions et six soirées de projection. Dirigé par le journaliste et photographe français, Jean-François Leroy, il met en avant un journalisme visuel indépendant, ancré dans l’actualité, loin du sensationnalisme et des images produites par intelligence artificielle. Parmi les photographes invités figure Rijasolo, qui présentera « Madagascar, terre des esprits », un reportage publié en 2023 dans le magazine Géo. Ce travail explore les pratiques spirituelles traditionnelles à Madagascar, où le lien avec les ancêtres et les forces invisibles structure encore la vie quotidienne, malgré l’influence des religions importées et les mutations du monde contemporain.
Le reportage met en lumière le rôle des « mpanazary », guérisseurs et intermédiaires entre le visible et l’invisible, ainsi que des rites comme le « tromba », cérémonie de possession par les esprits des ancêtres. Ces pratiques se déroulent dans des lieux sacrés, tels que cascades, arbres millénaires et « doany », investis par le « hasina », énergie vitale qui circule entre êtres humains et nature. Mais la modernité, l’urbanisation et la dégradation de l’environnement fragilisent ces traditions.
Un patrimoine spirituel menacé
À mesure que forêts, rivières sacrées et espèces emblématiques disparaissent, le lien spirituel entre les Malgaches et leur environnement se distend. Dans les villes, les marchés continuent de proposer amulettes et talismans, mais l’agitation urbaine et l’essor du consumérisme pèsent sur la transmission des rites. Le syncrétisme religieux, mêlant messes chrétiennes et transes ancestrales, illustre la volonté de préserver une identité spirituelle unique, parfois au prix de tensions.
À travers cette exposition, Rijasolo prolonge son travail de documentation des réalités malgaches et de leurs transformations. Sa démarche rejoint celle de Visa pour l’image, qui revendique une photographie de terrain, nourrie d’informations vérifiées et d’observation directe, à contre-courant des images standardisées. La plupart des expositions seront également accessibles en ligne, sur réservation, via le site officiel du festival.
