Fiscalité : le retour de la TVA sur les crédits validé en Conseil des ministres
Le Conseil des ministres du 10 juillet 2025 a validé une circulaire précisant les modalités d’application de la TVA de 20 % sur les intérêts des crédits bancaires. Ce dispositif fiscal, déjà prévu par la loi de finances 2025, entre en vigueur immédiatement.
TVA de 20 % confirmée par circulaire
La décision d’appliquer une Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 20 % sur les intérêts des crédits bancaires a été officiellement confirmée par une circulaire approuvée lors du Conseil des ministres du 10 juillet 2025. Cette circulaire détaille les instructions données par le Président de la République et rend la mesure immédiatement applicable. Elle vise à encadrer la suppression d’un régime d’exonération en vigueur depuis 2006. Conformément aux directives présidentielles, cette taxe ne s’appliquera pas aux prêts à la consommation contractés par les particuliers ni aux produits financiers proposés par les institutions de microfinance.
A titre de rappel, la réintroduction de cette TVA découle directement de la loi de finances 2025, qui a mis fin à plusieurs incitations fiscales, dont celle sur les intérêts bancaires. Selon la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, cette mesure n’introduit pas une nouvelle taxe, mais réactive une disposition existante dont l’application avait été suspendue depuis près de vingt ans.
Réduction des incitations fiscales
Cette décision s’inscrit dans une politique plus large de réduction des incitations fiscales à Madagascar. Actuellement, ces avantages représentent environ 3 % du produit intérieur brut, un niveau jugé excessif par les autorités et par les partenaires techniques, notamment le Fonds monétaire international (FMI). En 2024, les pertes fiscales liées aux exonérations ont été estimées à 2 400 milliards d’ariary. Tout en réaffirmant la volonté de renforcer la mobilisation des ressources internes, le gouvernement a choisi de préserver certains secteurs jugés stratégiques, comme le riz. Pour respecter les engagements pris dans le cadre du programme Facilité élargie de crédit (FEC) soutenu par le FMI, l’État malgache prévoit de réduire progressivement les incitations fiscales à hauteur de 280 milliards d’ariary par an.