Marché européen : Plus d’exigences, mais aussi des opportunités pour Madagascar
À l’occasion de la Semaine de l’Europe, un atelier s’est tenu le 20 mai à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo. Objectif : aider les exportateurs malgaches à mieux comprendre les nouvelles règles imposées par l’Union européenne pour les produits envoyés sur son territoire.
L’Union européenne est le principal client de Madagascar. Elle achète environ 30 % des marchandises que le pays exporte. Pour continuer à vendre sur ce marché stratégique, les entreprises malgaches doivent se plier à des règles de plus en plus strictes. Ces règles concernent la protection de l’environnement, la sécurité alimentaire et le respect des droits humains.
Des règles sanitaires et environnementales
Depuis fin 2024, l’Europe n’accepte plus certains produits s’ils sont liés à la déforestation. Cela concerne notamment le café, le cacao, le bois, le caoutchouc, le soja, l’huile de palme et la viande bovine. Les exportateurs doivent prouver que ces produits ne viennent pas de zones récemment déboisées. Cela implique une traçabilité stricte, c’est-à-dire la capacité de suivre l’origine exacte des matières premières.
Les règles sanitaires et phytosanitaires européennes sont également renforcées. Elles s’appliquent à tous les produits d’origine animale ou végétale. Ces normes ont pour but de garantir que les aliments importés ne présentent aucun danger pour la santé. Les exportateurs doivent ainsi respecter des exigences précises en matière d’hygiène, de transformation, de résidus chimiques, mais aussi de lutte contre les maladies ou parasites.
Des règles de vigilance
Par ailleurs, une nouvelle loi européenne impose un devoir de vigilance à toutes les entreprises et à leurs fournisseurs. Cela signifie que les sociétés doivent faire attention à ce que leurs activités, et celles de leurs partenaires, ne causent pas de dommages à l’environnement, ne violent pas les droits humains et ne favorisent pas la corruption. Cette règle s’applique tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis le producteur jusqu’au distributeur.
L’atelier du 20 mai a permis à de nombreux acteurs économiques, institutionnels et experts techniques d’échanger sur ces évolutions. Ils ont souligné que, même si ces règles sont exigeantes, elles peuvent aussi être bénéfiques. En s’y adaptant, les entreprises malgaches peuvent améliorer la qualité de leurs produits, protéger les travailleurs locaux et garantir un accès durable au marché européen. Les exportateurs sont donc appelés à se préparer activement pour répondre à ces nouvelles exigences, sous peine de voir leurs marchandises bloquées à l’entrée de l’Union européenne.