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Sport

Arts martiaux - Le karaté malgache entre mémoire et renouveau

05/05/2025 17:13 © Moov

Le karaté renaît entre transmission des anciens et réforme des structures. Figures emblématiques et jeunes générations s’unissent pour redonner à la discipline sa place sur la scène nationale et internationale.

Au service de l’avenir

À Madagascar, le karaté n’est pas qu’un sport : c’est une culture, un art, une école de vie. Si cette discipline a connu un âge d’or, notamment dans la capitale, elle traverse aujourd’hui une période plus discrète. Pourtant, elle continue d’exister à travers ses piliers. L’un des plus emblématiques est le Sensei Francis Renaud, plus connu sous le nom de Maître Balam.
À 75 ans, ce vétéran du Wado Ryu — ceinture noire 7e Dan Renshi — représente un trait d’union entre les débuts du karaté à Madagascar et les espoirs de demain. Formé aux arts martiaux dès l’enfance, il a contribué à diffuser la discipline jusqu’à Antsiranana. Il a aussi fondé, en France, l’académie Wado Ryu en 1990, symbole d’un rayonnement international auquel Madagascar peut prétendre. Bien qu’il vive souvent à l’étranger, Maître Balam revient chaque année dans son pays natal pour former, conseiller, transmettre. « Mon corps a voyagé, mais mon cœur n’a jamais quitté Madagascar », dit-il. Il est convaincu que la relève existe. Mais il dénonce les freins : manque de soutien, mauvaise gestion, athlètes compétents écartés des compétitions internationales. Des obstacles qui, selon lui, empêchent la reconnaissance que mérite le karaté malgache.

En quête de cohésion

Cette conscience des limites actuelles s’accompagne d’une volonté de transformation. À la tête de la ligue d’Analamanga, Rakotomalala Pierrot incarne cette nouvelle génération de dirigeants décidée à restructurer la discipline, en commençant par la base. Huit sections locales sont aujourd’hui pleinement actives. L’enjeu : restaurer la crédibilité de la ligue par une gestion claire, une séparation nette des responsabilités techniques et administratives, et un esprit d’équipe renouvelé. « Une ligue ne peut exister si elle ignore ses fondations », affirme son président. Au-delà de la réorganisation, l’heure est à la cohésion. Une récente sortie collective à Ambohimanga a permis aux pratiquants de renforcer leurs liens, à travers une marche symbolique suivie de conférences sur l’entrepreneuriat, les énergies renouvelables ou encore les questions douanières. Des thématiques qui sortent du cadre martial, mais qui ancrent le karaté dans la réalité malgache et le préparent à son avenir. Les ambitions ne s’arrêtent pas à Analamanga : la ligue souhaite étendre ses partenariats techniques aux autres régions, pour que le karaté redevienne une force unie à l’échelle nationale.

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