ROMUALD RAKOTONDRABE ALIAS RÔRÔ - « J’ai appris de quoi améliorer les Barea »

Après avoir assisté à leur entrainement ou à leur match respectif, quelles sont les spécificités de ces trois clubs ?

Romuald Rakotondrabe: Les procédures d’entrainement sont les mêmes, mais leur style de match est différent. C’est comme à l’école, il y a un programme à suivre, même pour les équipes jeunes. J’ai pu amasser d’importante expérience pour améliorer le foot malgache. Chanceux, j’ai vécu des moments exceptionnels, car l’accès au terrain d’entrainement d’un club professionnel est normalement inévident, mais j’ai pu le faire grâce aux négociations qu’ont fait Malabary, Bolida, Eric le Roi, coach du Brest, ainsi que Kiki Rakotovao que je tiens spécialement à remercier.

Pouvez-vous donner plus de précisions sur la programmation d’un entrainement ?

J’ai pu assister à trois matches, Lens contre PSG, PSG contre Brest et aussi un autre match en Régionale 1, l’équivalent de la 7e division. J’étais champion de Madagascar en 2021, mais les procédures d’entrainement sont incomparables, le travail, la rigueur, tout est bien organisé. Il n’y a jamais d’improvisation sur le terrain. Je souhaite que d’autres entraineurs malgaches puissent bénéficier de ce genre de formation.

Quelles améliorations pourriez-vous apporter après ces presque trois semaines de formation ?

Tout d’abord, la mentalité, la relation avec les joueurs, le matériel, seul le côté financier est impossible à copier. Nous pouvons calquer beaucoup de choses. Je vais présenter mon rapport à la Fédération et nous verrons qu’est-ce que nous pouvons faire plus tard. Je tiens à souligner, par exemple, que les clubs professionnels ne font plus jamais la partie à deux 11 contre 11. Ils sont très disciplinés et ponctuels. J’ai suivi de près l’entrainement de la veille du match de Lens contre PSG. Les retardataires sont sanctionnés, le surpoids est à vérifier tous les matins, et est passible d’une amende. Leur staff est incomparable au nôtre. Il y a des diététiciens, plusieurs intendants, des vidéastes, quatre ou cinq assistants assurant différentes responsabilités.

Pouvez-vous dire comment se passe une journée d’entrainement d’un club professionnel ?

J’ai pu passer quelques jours avec l’équipe de Lens à son centre de formation. Celui-ci est bien équipé. Il y a une salle de musculation, de rééducation et de soins, et tous les joueurs y passent leur temps tous les matins de 8h à 11h. Il y a aussi un débriefing hebdomadaire qui regroupe tout le staff ainsi que les éducateurs. Je pense que nous pouvons faire cela si nous avons la volonté.

Quelle est votre impression après avoir assisté aux matches Lens-PSG, PSG-Brest et Concarneau-Troyes?

C’est du très haut niveau. Face à PSG, Lens a raté un penalty précoce dès la 4e minute et n’est plus arrivé à se relever. Mais Brest déjà mené 2 à 0 contre PSG à la pause a pu renverser la situation. Tout a changé au retour des vestiaires. J’étais présent dans le vestiaire et l’entraineur ne parle pas beaucoup. Il a pris la parole pendant cinq minutes au maximum, juste pour insister sur l’application du travail fait durant la semaine d’entrainement et a donné quelques consignes afin de rectifier quelques failles.

Pourrions-nous espérer d’autres formations du genre prochainement ?

Nous en avons justement parlé. Nous devrions en profiter ultérieurement si nous avons les moyens. C’est très intéressant, surtout pour les autres membres du staff technique, les préparateurs physiques, ceux des gardiens de but devraient en bénéficier. C’est vraiment bénéfique d’assister à l’entrainement d’un club pro car, d’habitude, une formation reste théorique.