Football - Grève des arbitres : Le championnat de D2 sous tension

Un boycott qui révèle un malaise ancien

La phase 2 du championnat national de deuxième division aurait dû commencer calmement à Mahajanga. Elle a débuté au contraire par un mouvement inédit : les arbitres ont refusé d’officier les rencontres. Une vingtaine d’entre eux s’est rassemblée au stade Rabemananjara, tenant pancartes et banderoles en silence. Pas un coup de sifflet, pas un match dirigé. Cette grève met en lumière des revendications accumulées depuis longtemps. Les arbitres dénoncent notamment trois années d’indemnités non réglées par la Fédération malgache de football (FMF). À cela s’ajoute une demande forte : une Commission centrale des arbitres (CCA) réellement indépendante, afin que la gestion de l’arbitrage ne dépende plus des décisions fédérales.Conséquence directe : trois matchs ont été annulés. La phase de D2 ne pouvait plus continuer à Mahajanga. Le championnat a alors été transféré en urgence à Antananarivo, avec l’espoir de poursuivre les rencontres dans un climat plus calme. Mais cette solution n’a pas résolu le fond du problème.

Une trêve fragile, les clubs au milieu

Arrivés à Antananarivo, les clubs et responsables de D2 ont tenté de jouer les médiateurs. Cette division, composée d’équipes ambitieuses qui espèrent accéder à l’élite, se retrouve au milieu d’un bras de fer qui ne les concerne pas directement, mais qui menace leur avenir sportif. Sans arbitres, pas de matchs ; sans matchs, pas de montée possible. Les arbitres ont finalement accepté de diriger les rencontres à titre exceptionnel, uniquement pour ne pas pénaliser les clubs. Ils ont précisé qu’il s’agissait du dernier geste de conciliation, en attendant une réponse ferme de la FMF. Deux équipes doivent sortir de ce championnat pour rejoindre la première division. Sans accord rapide, toute la pyramide du football malgache pourrait être fragilisée, faute d’un championnat correctement mené. La suite dépend désormais du dialogue entre arbitres et fédération.