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Médecine & Santé

Fin de vie: un effort financier de 1,1 milliard sur dix ans pour les soins palliatifs

06/04/2024 09:44 © Afp

Avant le passage du projet de loi sur la fin de vie mercredi en conseil des ministres qui ouvre le droit à une controversée "aide à mourir", le gouvernement s'est engagé à fournir un effort financier de 1,1 milliard d'euros sur dix ans pour les soins palliatifs.

"En 2034, on aura 2,7 milliards d’euros consacrés aux soins d’accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu’aujourd’hui", a affirmé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, samedi dans une interview au Monde détaillant la stratégie de l'exécutif sur les soins palliatifs rebaptisés "d'accompagnement".

"On a besoin d'aller plus loin dans la prise en charge de la douleur dans sa globalité et pour tous les publics, y compris les enfants", met en avant Mme Vautrin qui précise que ce plan gouvernemental en faveur de ces soins "figure en partie dans le projet de loi sur la fin de vie".

"Avant l’aide à mourir, le modèle français de la fin de vie, c’est d’abord une politique ambitieuse de renforcement des soins palliatifs et d’accompagnement", a vanté la ministre.

"Avant l’adoption de l'aide à mourir, on aura déjà augmenté l’offre de soins palliatifs car notre stratégie est, dans les 10 ans, de donner une impulsion forte, et ce dès les trois prochaines années", promet la ministre qui pilote cette réforme sociétale-clé du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

Hausse du nombre de patients

Le projet de loi sur la fin de vie, qui devrait ouvrir la possibilité strictement encadrée d'une assistance au suicide, sera présenté mercredi en conseil des ministres, l'exécutif revendiquant l'équilibre au risque de décevoir partisans comme adversaires d'une aide à mourir.

"Le projet de loi aura une première partie sur les soins d’accompagnement, une deuxième sur le droit des patients et des aidants, et une troisième sur l’aide à mourir", a exposé Emmanuel Macron lorsqu'il a dévoilé les grandes lignes du texte dans un entretien croisé à Libération et à La Croix il y a près d'un mois.

Avant l'annonce de la stratégie 2024-2034 pour les soins palliatifs, nourrie d'un rapport d'experts pilotés par le Pr Franck Chauvin, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a plusieurs fois évoqué des mesures majeures en vue: création de 21 unités de soins palliatifs dans les départements en étant dépourvus, "maisons d’accompagnement", pour compléter le dispositif entre l’hôpital et le domicile, ou encore structuration d’une filière universitaire sur les soins palliatifs.

"Le nombre de patients qui nécessiteront des soins palliatifs va croître de 16% en dix ans. Nous allons augmenter les crédits de 66%. Les crédits (sécurité sociale) aujourd’hui engagés pour les soins palliatifs sont d’1,6 milliard d’euros. Nous prévoyons 1,1 milliard de plus en dix ans. Et donc on additionne chaque année des crédits nouveaux", a détaillé Catherine Vautrin dans son interview au Monde.

"Pour être précise, cela se traduira par des mesures nouvelles financées à hauteur de 100 millions d'euros en moyenne chaque année sur l’ensemble de la décennie", a-t-elle ajouté.

Scepticisme

La promesse d'une enveloppe d'environ un milliard d'euros pour le développement de ces soins avait déjà été affichée par Emmanuel Macron mais aux yeux d'opposants au projet de loi, "le compte n'y est pas".

"Seul un Français sur deux qui a besoin de soins palliatifs y a véritablement accès (...) Si l'on veut que chacun puisse avoir accès aux soins palliatifs, il faudrait en théorie doubler" les capacités, avait ainsi lancé le député LR et médecin Philippe Juvin à Catherine Vautrin le 19 mars lors des questions au gouvernement.

La disponibilité de soignants pour les soins palliatifs est notamment en question alors que la crise de l'hôpital persiste.

Pour avoir des unités de soins palliatifs (USP) dans tous les départements, passer d'ici 2025 de 1.540 à 1.760 lits d'hospitalisation en USP ou développer plus d'équipes mobiles, il faudra "prévoir des recrutements supplémentaires", souligne Mme Vautrin.

Dans un rapport publié en juillet, la Cour des comptes avait souligné que l'offre de soins palliatifs avait augmenté à l'hôpital mais que la moitié des malades concernés n'y avaient toujours pas accès, appelant à "renforcer" les moyens au domicile et dans les maisons de retraite.

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