Excédent de production : La filière vanille de Madagascar en pleine tourmente
La filière vanille à Madagascar traverse une période de turbulence. Le Conseil des Ministres a récemment approuvé une communication orale sur la situation actuelle du marché. Avec une production excédentaire et des stocks importants, l’avenir de l’industrie est incertain.
Une production largement supérieure à la demande mondiale
Pour l’année de production 2023-2024, Madagascar a exporté 4 300 tonnes de vanille, un chiffre bien au-delà du besoin mondial estimé à 2 500 tonnes. Cet excédent a entraîné une accumulation de stocks à l’étranger et sur le marché local. Actuellement, trois mois avant la fin de l’année d’exportation, le 30 juin 2025, les exportations s’élèvent encore à 931 tonnes. De plus, les acheteurs ont conservé d’importantes quantités de vanille de la production précédente, contribuant ainsi à l’instabilité du marché. Alors qu'une mauvaise méthode de conservation risque de diminuer la vanilline qui en fait la réputation de la vanille de Madagascar.
Face à cette situation, les autorités cherchent à réguler la filière pour éviter un effondrement des prix qui pénaliserait les agriculteurs et les producteurs. Les exportateurs doivent garantir l’achat de l’ensemble de la production pour préserver les revenus des acteurs locaux.
Un marché en déséquilibre
L’excès de vanille disponible provoque une chute des prix et un déséquilibre du marché international. Actuellement, les stocks de vanille de Madagascar à l’étranger atteignent 1 000 tonnes, tandis que les réserves locales s’élèvent également à 1 000 tonnes. De plus, la vanille déjà préparée pour l’année de production 2025-2026 est estimée à 300 tonnes.
Pour éviter un effondrement total du marché, il est crucial de renforcer la régulation de la filière et d’éliminer les exploitants qui contribuent à la dévalorisation du produit. Assurer la qualité de la production et sécuriser les débouchés sont des priorités pour garantir la pérennité du secteur. La mise en place de stratégies adaptées sera déterminante pour stabiliser la filière et protéger les producteurs malgaches.