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Projet Liimba : Les prothèses reconditionnées améliorent l’autonomie des personnes handicapées

18/03/2025 13:44 © Moov.Mg

Depuis 2006, le projet Liimba, porté par l’ONG Humanité & Inclusion (HI), permet aux personnes en situation de handicap d’accéder à des prothèses de qualité à moindre coût. En reconditionnant des équipements usagés, cette initiative favorise l’autonomie des bénéficiaires dans plusieurs pays, dont Madagascar.

Des prothèses et orthèses recyclées

Le projet Liimba repose sur la collecte et le reconditionnement de prothèses et orthèses usagées. Ces équipements, récupérés auprès de particuliers et de professionnels en Belgique, en France, en Suisse et au Luxembourg, sont envoyés à un atelier situé à Vénissieux, près de Lyon France. Sur place, une équipe de bénévoles démonte, nettoie et trie les composants afin d’identifier les pièces réutilisables. Selon Victoire Hubert, cheffe de projet Liimba, environ 85 % des prothèses réceptionnées peuvent être réutilisées. Une fois reconditionnés, ces composants sont expédiés vers des centres de réadaptation partenaires au Rwanda, en Ouganda, à Madagascar et au Togo, où ils sont utilisés pour concevoir des prothèses adaptées aux bénéficiaires. L’emboîture, moulée sur mesure en plastique, est fabriquée grâce à un système de plâtre ou via l’impression 3D.

À Madagascar, de nombreuses personnes en situation de handicap bénéficient du projet Liimba. C’est le cas de Nanut, un jeune menuisier vivant à Antananarivo, qui a été amputé sous le genou lorsqu’il était enfant. Il a reçu sa première prothèse en 2022 grâce à cette initiative. « J’ai grandi avec des béquilles, faute d’alternative. J’avais toujours voulu une prothèse, mais cela coûte très cher et reste rare ici. Lorsque j’ai enfin pu en bénéficier, cela a changé mon quotidien », témoigne-t-il. Après son appareillage, il a bénéficié d’un suivi régulier pour ajuster sa prothèse, facilitant ainsi son adaptation.

Accès aux soins de réadaptation

Dans le monde, l’accès aux prothèses et autres aides à la mobilité demeure limité. Une personne sur trois vit avec un problème de santé nécessitant une réadaptation, et seules 50 % d’entre elles y ont accès. Par ailleurs, plus de 3,5 milliards de personnes auront besoin d’une aide à la mobilité d’ici 2050. Les coûts élevés des prothèses constituent un frein majeur : en France, une prothèse tibiale neuve coûte en moyenne 3 000 € (environ 15 251 000 ariary), un montant souvent inaccessible pour les populations des pays en développement. En conséquence, seulement 15 à 25 % des personnes nécessitant une prothèse dans les pays d’intervention de HI peuvent en bénéficier. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment le manque d’infrastructures de réadaptation, l’absence de centrales d’achat pour les composants orthopédiques et le coût élevé de fabrication des prothèses.

Face à ces défis, HI a identifié 18 pays prioritaires, dont Madagascar, où les besoins sont particulièrement urgents. En 2024, 550 prothèses ont été traitées dans le cadre du projet Liimba. L’ONG ambitionne d’étendre son programme pour fournir 10 000 prothèses de membres inférieurs à 30 centres de réadaptation d’ici 2028. « Actuellement, notre atelier de Vénissieux, reconditionne environ 300 prothèses par an. Nous voulons multiplier cette capacité par dix pour atteindre près de 3 000 prothèses reconditionnées annuellement », indique HI.

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