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Nationale

Réunion du FMI - L’heure de vérité à Washington

18/04/2022 21:00 © Moov

Les rencontres entre Andry Rajoelina et les patrons du FMI et de la Banque mondiale se tiendront cette semaine. Les échanges s’annoncent âpres, avec à la clé, la suite des aides et financements du développement pour la Grande île

 

Que la partie commence. Les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI), et du groupe de la Banque mondiale (BM), démarrent à Washington. Différents débats autour de différents thèmes, initiés par les institutions de Bretton Woods s’y tiendront durant cette semaine. Pour Mada­gascar, la partie se jouera à haut niveau et elle pourrait être décisive.

Andry Rajoelina, président de la République, himself est à Washington pour rencontrer tour à tour, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI et David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale. À moins de deux ans de la fin de son mandat, ces rendez-vous sont cruciaux pour le financement des projets étatiques, surtout pour le Plan Émergence de Madagascar (PEM). À la lecture du rapport du conseil des ministres de mercredi, le chef de l’État va jouer les VRP de luxe afin de convaincre les institutions de Bretton Woods, sur la pertinence des plans d’action de l’État pour l’émer­gence de la Grande île.

Durant un point de presse au palais d’Etat d’Ambohitso­rohitra, la semaine passée, Lova Ranoromaro, porte-parole du chef de l’État et directrice de la communication de la présidence de la République, a indiqué que cette rencontre est à la demande de Madagascar. À entendre les différentes explications, le but de ce déplacement présidentiel dans la capitale américaine, est d’augmenter l’enveloppe des aides et financement de la lutte contre la pauvreté et le développement de Madagascar.

« La délégation malgache présentera  les grandes lignes du Plan national de redressement post-cyclonique et la réalisation du Plan Émergence de Madagascar », indique le communiqué du conseil des ministres. Jusqu’ici, le document du PEM est gardé au chaud dans les escarcelles de tenants du pouvoir. Les indiscrétions au sujet du Plan national de redressement post-cyclonique indiquent, néanmoins, que quelques centaines de millions de dollars sont nécessaires pour la reconstruction des dégâts. Et le rapport du conseil des ministres de mercredi ajoute que le Plan de redressement s’inscrit déjà dans le cadre des réalisations du PEM.

Toujours selon le communiqué du conseil des ministres, le président Rajoelina va aussi plaider pour le lancement du Fonds Ves pour le climat afin de faire face aux impacts du changement climatique. La missive souligne, d’autant plus, que les Nations Unies ont déclaré la nécessité d’aide à Madagascar, comme étant le pays pilote sur les deux politiques des États fragiles et du changement climatique. Une initiative qui engage, aussi, les institutions de Bretton Woods. Le Président, de prime abord, compte s’enquérir de sa traduction en acte, ou plutôt, en enveloppe financière.

Aussi, au sujet de la résilience climatique, mettra également sur la table des discussions à Washington le Plan émergence du Sud, qui est aussi intégré au PEM. Comme durant la COP 26 ou Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Glasgow, l’année dernière, Andry Rajoelina devrait de nouveau mettre en avant le fait que les habitants du Grand Sud, qui souffrent de la famine à cause de la sécheresse, sont les premières victimes du bouleversement mondial du climat.

La question du redressement économique après la crise sanitaire et, aussi, pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine sera également soulevée durant les rencontres du locataire d’Iavoloha avec les patrons du FMI et du groupe de la Banque mondiale. S’agissant des relations avec le FMI, en parti­culier, ce déplacement présidentiel devrait être l’occasion d’accélérer les négociations pour le décaissement du prochain Fonds élargi de crédit (FEC). Le FEC est la clé de voûte de toute aide et financement des institutions de Bretton Woods.

Il y a deux points sur lesquels il faudra trouver un consensus et convaincre, à Washington. Il s’agit du prix du carburant et de la transparence dans la gestion des fonds anti-Covid-19. La guerre en Ukraine fait exploser le prix du baril de pétrole. À Madagascar, l’État veut garder inchangés les prix à la pompe. Un acte stratégique pour maîtriser l’inflation et éviter les soubresauts sociaux qu’une hausse risque d’engendrer. Cela a, toutefois, un coût. Bien que les autorités restent discrètes sur le sujet, l’Etat use de différentes formules pour combler le gap.

Il faudra convaincre la directrice générale du FMI de l’opportunité, face aux enjeux, du maintien en l’état du prix du carburant. L’institution financière étant pointilleuse sur l’équilibre des dépenses et des recettes pour les États sous programme. Andry Rajoelina devra mettre en avant des arguments en béton dans ce cas. Pareillement, concernant la probité dans la gestion du fonds mis à dispo­sition de Madagascar pour lutter contre la Covid-19.

Durant son point de presse de la semaine dernière, la porte-parole du chef de l’État a souligné le climat de confiance, entre Madagascar et les institutions de Bretton Woods. Elle a aussi mis en avant la note encourageante attribuée par l’agence Stan­# dard & Poor’s (S&P). Le fait qu’un déplacement présidentiel soit nécessaire pour convaincre leurs patrons indiquent, néanmoins, que la partie n’est pas gagnée pour autant, alors que le temps et les échéances pressent.

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