Priorités - Les grands défis du gouvernement
Point de période de grâce pour le gouvernement remanié. Outre la concrétisation des Velirano présidentiels et de la politique générale de l’État, les ministres devront faire face à des urgences avec des enjeux cruciaux.
Pas de droit à l’erreur. Le nouveau gouvernement a une obligation de performer, et ce, tout de suite. Comme l’a rappelé Andry Rajoelina, président de la République, durant le conseil des ministres de mercredi, il y a l’impératif de concrétiser 80% de ses Velirano, au moins.
Mais, il faudra, également, travailler pour le bienêtre quotidien de la population, apaiser ses maux.
Le compte à rebours en vue de la prochaine élection présidentielle a déjà démarré. Après le remaniement, surtout, chaque action, résultat et défaillance du gouvernement, pourrait conditionner la perception des électeurs vis-à-vis de l’Exécutif, surtout le chef de l’État. Concrétiser les grands projets inhérents aux Velirano sera un atout, certes.
Apaiser les charges et tracas qui pèsent sur les ménages pourrait, toutefois, être décisif. Ces problèmes qu’il est impératif de solutionner rapidement concernent, en effet, les besoins fondamentaux et font mal au portefeuille.
En première ligne de ces maux à soigner s’affiche l’inflation. Depuis quelques jours, une flambée des prix est à nouveau constatée. Cela concerne différents produits, notamment, l’alimentation, même les légumes. La destruction des récoltes à cause des cyclones qui se sont succédé se ressent sur les étals.
Il y a, également, les impacts de la crise sanitaire qui fait toujours des siennes sur le marché international, avec comme résultat, une hausse des produits importés. Avec la guerre en Ukraine, la situation risque d’empirer. Même les tarifs de la téléphonie et internet connaissent une hausse.
La libéralisation des marchés est la règle dans le pays. Seulement, une intervention étatique s’impose face à l’inflation répétitive et de plus en plus dure pour les ménages. Le sujet a, d’autant plus, des enjeux majeurs sur l’apaisement social. Déjà sur les réseaux sociaux, un appel à faire un tapage populaire pour dénoncer la hausse des prix circule. « Nous espérons des solutions urgentes pour améliorer la qualité de vie de la population qui se plaint face aux prix des PPN actuellement », indique l’organisation civile KMF/ CNOE, dans un communiqué où elle réagit sur le remaniement du gouvernement.
La hausse incontournable du prix du carburant, une des conséquences économiques de la guerre en Ukraine n’arrangera pas les choses. Cette hausse se profile à peine, que les transporteurs brandissent déjà une hausse des tarifs. Durant le conseil des ministres de mercredi, le président de la République a touché mot sur ce point.
Il enjoint le gouvernement à développer rapidement une stratégie pour faire face à la hausse des prix sur le marché mondial, notamment, celui du carburant.
Outre la consommation, l’approvisionnement en électricité et en eau sont, également, des domaines concernant le quotidien de la population qu’il faudra solutionner rapidement. Pour le réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), il a été indiqué en janvier, qu’il faudra six à huit mois pour relancer entièrement la centrale hydraulique d’Andekaleka, inopérante suite à un incendie.
Que cela sonnera la fin du délestage. Seulement, les coupures intempestives qui nuisent aux activités économiques, conjuguées à des factures salées attisent l’impatience des usagers.
Dans d’autres villes et localités du pays dont la fourniture en électricité dépend des centrales thermiques, du reste, la situation est encore plus compliquée. La production dépend de la capacité de la Jirama à approvisionner en carburant ces centrales, ou à payer les services des fournisseurs privés. Ici aussi, la hausse des prix du carburant risque d’avoir des impacts conséquents. Le taux de pluviométrie insuffisant, à cause des changements climatiques et la vétusté des infrastructures compliquent, par ailleurs, l’approvisionnement en eau potable.
Dans la liste des problématiques que le gouvernement nouvellement remanié devra solutionner rapidement figure l’insécurité. Le relent d’insécurité actuel, notamment, en zone urbaine est une conséquence des pertes d’emplois et la paupérisation faisant suite à la crise sanitaire, selon les observateurs.
Outre la santé et la sécurité alimentaire, la sécurité physique et de ses biens fait partie des conditions du bienêtre d’un individu. Comme le souligne le Velirano numéro 1 du président de la République, par ailleurs, la sécurité est un impératif pour le développement.