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Nationale

Motion de censure des députés TIM - Acte désespéré ou crise réelle ?

04/03/2022 02:32 © Moov

Dans une déclaration faite hier, le groupe parlementaire TIM invoque l’article 103 de la Constitution qui prévoit la motion de censure contre le gouvernement. Le groupe d’opposition demande à tous les députés d’appuyer leur démarche.


Quel est l’élément déclencheur? Cette question taraude des observateurs politiques après la déclaration faite par le groupe parlementaire Tiako i Madagasikara (TIM), appelant leurs pairs à Tsimbazaza d’appuyer son initiative d’engager une motion de censure contre le gouvernement. «

De ce qui précède, nous en appelons à tous les députés d’ouvrir les yeux sur la situation réelle du pays, sur l’extrême pauvreté qui pèse sur la population et d’activer ce qui est prévu à l’article 103 de la Constitution, qui nous autorise à affirmer notre insatisfaction face aux actions de l’Exécutif par le biais d’une motion de censure, dans l’intérêt du peuple malgache et avant qu’il ne soit trop tard », soutient le groupe parlementaire d’opposition dans une déclaration faite à l’Assemblée nationale, à Tsimbazaza, mercredi.

Cette sortie médiatique soudaine des ouailles de Marc Ravalomanana, ancien chef d’État, et président national du parti TIM a étonné plus d’un. Selon les explications, elle découle d’une réunion au pied levé, des députés TIM.

Ce caractère impromptu de la réunion est, justement, l’explication mise en avant par le député Maminiaina Rabenirina, élu à Ambohidratrimo, en réponse à une question sur l’absence d’une bonne partie des parlementaires du groupe d’opposition. Ils n'étaient qu’une dizaine à s’être présentés à la presse, sur les dix-sept membres.

Durant une conversation téléphonique mercredi, le député d’Ambohidratrimo indique, nous avons convié tous les membres du groupe, comme d’habitude, seulement, certains ont eu des empêchements. Dans la liste des élus TIM absents à Tsimbazaza, il y a notamment, les députés Hanitra Razafimanantsoa et Fidèle Raza Pierre.

Il y a quelques mois, ils ont quitté le plateau de station audiovisuelle de Marc Ravalomanana, pour créer leur propre émission d’opinion sur celle du député Razara Pierre. Un acte considéré comme le signe d’un malaise au sein du parti d’opposition.
Depuis la dernière session extraordinaire du Parlement, toutefois, les députés qui ont volé de leurs propres ailes sur le plan médiatique, du moins, sont revenus dans le sérail de l’ancien président de la Répu­blique. Leur absence, à Tsimba­zaza, mercredi intrigue donc. Contacté le député Fidèle Razara Pierre a rembarré la question sur cette absence remarquée, en soutenant, posez la question à ceux qui ont fait la déclaration.

L’initiative d’engager une motion de censure contre le gouvernement du groupe TIM est quelque peu déconcertante. Au point que certains s’interrogent s’il n’y a pas eu des manœuvres politiques qui se sont jouées au préalable, en coulisse.
L’éventualité d’un accord en coulisse avec l’opposition est réfutée formellement par des voix au sein de la plateforme Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina (IRD). Pour qu’une motion de censure aboutisse, il faut cependant composer avec les membres du groupe parlementaire IRD et ses cent huit députés.

Selon l’article 103 de la Constitution, une motion de censure n'est recevable que si elle est signée par la moitié des membres composant l'Assemblée nationale. Il ajoute que la motion n'est adoptée que si elle est votée par les deux tiers des membres composant l'Assemblée nationale. Des acteurs politiques affirment que la tension latente dans le camp Orange pourrait permettre une concrétisation de l’initiative du TIM.

Le député Paul Bert Velontsara, président du groupe parlementaire IRD, assure pourtant, nous sommes toujours solidaires. Il n’y a aucune dissension ni défection dans nos rangs. Il qualifie même les intentions du groupe d’opposition d’utopique. Sauf changement, les Oranges tiendront une conférence de presse, ce jour, pour mettre les choses au clair sur ce sujet.

Une motion de censure ne peut se faire hors session par ailleurs. La prochaine session ordinaire ne sera qu’en mai. Outre une initiative de l’Exécutif, il faut une demande signée par la majorité absolue, pour qu’une session extraordinaire soit convoquée.

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