En marge du sommet de l'UA - L’affaire des 73,5 kilos d’or discutée
Une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de Madagascar et d’Afrique du Sud, s’est tenue en marge du sommet de l’UA. L’extradition des trois présumés contrebandiers dans l’affaire des 73,5 kilos d’or a été soulevée.
INCONTOURNABLE . L’affaire des 73,5 kilos d’or saisis à l’aéroport de Johannesburg, le 31 décembre 2020, est devenu un sujet récurrent dans les discussions diplomatiques entre Madagascar et l’Afrique du Sud. Il a été au centre d’une rencontre entre Patrick Rajoelina, ministre des Affaires étrangères, et son homologue sud-africaine, Naledi Pandor, samedi, en marge de la première journée du sommet de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, Éthiopie, samedi.
L’information a été publiée sur la page Facebook du ministère des Affaires étrangères. La communication ministérielle énumère les sujets discutés durant ce face-à-face entre les deux ministres des Affaires étrangères. Pour la partie malgache, “la demande d’extradition des trois ressortissants malgaches impliqués dans le trafic d’or et le retour des 72 kilos d’or à Madagascar”, est le point soulevé durant l’entretien. La raison probable pour laquelle seulement 72 kilos sont indiqués ici, est que l’instruction menée par la justice sud-africaine a retenu qu’une petite partie de la cargaison viendrait du Mali.
L’affaire des 73,5 kilos d’or saisis à Johannesburg a défrayé la chronique au début du mois de janvier 2021. Les autorités sud-africaines avaient alors annoncé l’arrestation de trois Malgaches avec une cargaison illicite de métaux précieux dont la quantité est précitée. Ils ont débarqué à l’aéroport OR. Tambo à bord d’un avion privé et devait prendre un avion de ligne pour Addis-Abeba avec comme destination finale, Dubaï. Présentés à la justice sud-africaine, les trois présumés trafiquants d’or y sont actuellement en détention.
Du côté malgache, l’annonce par les autorités sudafricaines a déclenché une instruction judiciaire diligentée par le Pôle anti-corruption (PAC), d’Antananarivo. Il y a eu des arrestations. Des présumés membres d’un réseau de trafiquants d’or ont été placés en détention préventive. Des avis de recherche ont été émis contre d’autres. Seulement, l’enquête piétine depuis les premières arrestations. Et les autorités malgaches misent sur l’extradition des trois individus détenus dans les geôles de la nation arc-en-ciel pour avoir de nouveaux éléments concrets afin de faire avancer l’affaire.
La communication du ministère des Affaires étrangères ne donne pas plus de détails sur le déroulement des échanges entre Patrick Rajoelina et Naledi Pandor. Émise dès le début de l’affaire, la demande d’extradition faite par Madagascar n’a pas de réponse, jusqu’ici. Durant une conférence de presse à Anosy, le 13 janvier, le ministre Patrick Rajoelina a indiqué que la demande émise par la justice malgache est toujours à l’étude. Pareillement, pour celle du rapatriement des lingots de métaux précieux.
En attendant la réponse des autorités sud-africaines sur la demande d’extradition et le rapatriement de l’or, le rebondissement créé par la saisie de 49 kilos d’or saisis à l’ aéroport de Moroni, Comores, le 28 décembre dernier, devrait faire avancer l’enquête sur le trafic de métaux précieux à Madagascar. Les deux Malgaches arrêtés à Moroni figurent, en effet, dans la liste des recherchés dans l’affaire des 73,5 kilos d’or saisis à Johannesburg. Extradés en début janvier, les deux présumés trafiquants d’or sont actuellement en détention préventive à la maison d’arrêt d’Antanimora. La thèse qu’un même réseau soit derrière ces deux affaires est privilégiée.
La redynamisation des relations bilatérales entre Madagascar et l’Afrique du Sud, après un ralentissement causé par la pandémie de coronavirus. Durant la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, en marge du sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, Éthiopie, samedi, la levée de la restriction des frontières a été soulevée. La fermeture des frontières de Madagascar pour la nation arc-en-ciel s’est imposée face à la situation sanitaire. En conséquence, il n’y a plus de liaison aérienne entre les deux pays depuis près de deux ans.
Cette redynamisation, par ailleurs, pourrait être affirmée par des visites présidentielles réciproques. L’Afrique du Sud, du reste, a demandé le soutien de Madagascar dans divers domaines multilatéraux et le renforcement de la coopération commerciale entre les deux pays.