Coupure d’électricité - Ivandry descend dans la rue pour protester contre les délestages
Les manifestations contre les coupures d’électricité font tâche d’huile. Les habitants d’Ivandry sont descendus dans la rue, pour dénoncer les délestages hier soir, après la manifestation violente des étudiants de l’École supérieure polytechnique de Vontovorona, jeudi. Ils ont bloqué la circulation, des deux côtés de la route, en plaçant des blocs de rocher et en brûlant des pneus sur les chaussées. « Rétablissez l’approvisionnement en électricité dans nos quartiers! », hurlaient les manifestants. L’axe AnkorondranoIvandry a été bloqué, à cause de cette manifestation. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour ramener l’ordre public et pour libérer la circulation.
Les délestages bouleversent le quotidien des riverains. Les impacts sont importants, à cause des horaires de coupure qui s’accroissent. « Trois grosses coupures par jour : matin, midi, et soir! C’est inadmissible», assènent des habitants d’Ivandry. Mais c’est le lot quotidien de la plupart des quartiers sur le réseau interconnecté d’Antananarivo. « Si on totalise, l’électricité ne fonctionne que trois heures par jour, chez nous », témoigne une femme à Ankadifotsy-Antanimena.
Les entreprises boivent la tasse. Les bénéfices des cybercafés, des coiffures, des poissonneries, des pâtisseries, des glaceries, ont chuté. Certains ont décidé de suspendre, temporairement, leurs activités.
Les dégâts causés par le cyclone Ana ont accentué les délestages à Antananarivo, à cause du retard d’approvisionnement d’huiles lourdes, provoqué par la coupure de la nationale 2, au début de cette semaine. Une partie de ces huiles lourdes est déjà arrivée aux centrales thermiques à Ambohimanambola, selon la Jirama. Un nouveau groupe a été installé à Ambohimanambola, pour augmenter de 10 MW la production en électricité. La Jirama admet, cependant, qu’il y a toujours un gap de production dans la centrale hydroélectrique à Andekaleka. « Cela explique le délestage tournant dans certaines zones du Réseau interconnecté d’Antananarivo ». Ainsi, plusieurs quartiers sont restés une nouvelle fois dans le noir, entre 18 heures et 21 heures, hier. Les délestages pourraient persister jusqu’à la fin des travaux de réhabilitation d’Andekaleka, prévue dans quelques mois.