Affaire Cnaps - Une procédure d’extradition de Raoul Rabekoto engagée
Le ministère des affaires étrangères affirme que l’ancien directeur général de la CNaPS est toujours détenu à Cotonou, Bénin. Une procédure d’extradition serait en cours.
Acculé. Le sort de Raoul Rabekoto, président de la Fédération malgache de football (FMF), dépend de la décision des autorités béninoises. Dans une note adressée à la Fédération internationale de football association (FIFA), et la Confédération africaine de football (CAF), hier, le ministère des Affaires étrangères affirme qu’une procédure d’extradition de l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS), «est engagée».
Une information supplémentaire émanant du siège de la diplomatie française est même plus cash. Elle affirme que «la procédure d’extradition est en cours d’accomplissement». Que dans ce sens, «les autorités malgaches et béninoises sont en relation permanente». Raoul Rabekoto a été arrêté à Cotonou, capitale économique du Bénin, le 19 novembre, alors que, mandatée par la FIFA, il y aurait effectué une mission de médiation suite à un différend sur un match d’éliminatoire pour la coupe du monde 2022.
Dès le lendemain de l’arrestation à Cotonou, une demande d’extradition a été émise par le Pôle anti-corruption (PAC), d’Antananarivo. Cette entité judiciaire a, en effet, rendu un verdict condamnant l’ancien patron de la CNAPS à une peine de dix ans de travaux forcés, assortie d’une amende de 500 millions d’ariary, entre autres, le 27 septembre. Le président de la FMF a été reconnu coupable de détournement de deniers publics à la Caisse nationale de prévoyance sociale. Il s’agit, toutefois, d’un jugement par contumace, puisque Raoul Rabekoto a été absent du procès.
Bien que sous la coupe d’une interdiction de sortie du territoire, le président de la FMF a quitté clandestinement la Grande île, en février 2020. Depuis, il s’est abrité en Europe et a piloté à distance les affaires de la fédération de football. Considéré comme fugitif par la justice malgache et sous la coupe d’un mandat d’arrêt international, Raoul Rabekoto a, cependant, multiplié les missions de représentation dans le cadre du football, notamment, dans les pays d’Afrique.
Ses tourmentes judiciaires à Madagascar ont, vraisemblablement, fini par le rattraper lors d’une énième mission footballistique. Les notes adressées à la FIFA et la CAF par le ministère des Affaires étrangères indiquent que l’arrestation du 19 novembre a été faite par les autorités policières béninoises, «en application de la notice rouge émise l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC), communément abrégée en INTERPOL».
Sur le site d’INTERPOL, il est expliqué que les notices rouges concernent les fugitifs recherchés dans le cadre de poursuites ou afin qu’ils purgent leur peine. «Une notice rouge consiste à demander aux services chargés de l’application de la loi du monde entier de localiser et de procéder à l’arrestation provisoire d’une personne dans l’attente de son extradition, de sa remise ou de toute autre procédure judiciaire», ajoute la définition accessible en ligne.
De ce fait, les notes émises par le siège de la diplomatie malgache ajoutent que Raoul Rabekoto «est actuellement détenu à Cotonou par les autorités judiciaires béninoises en attendant l’accomplissement de la procédure d’extradition engagée».
Ces missives closent donc les polémiques sur le fait si l’ancien patron de la CNAPS est en détention ou en liberté. S’il est toujours au Bénin, ou s’il a pu retourner dans son abri européen. L’émission de ses notes pour la FIFA et la CAF intrigue, toutefois.
Surtout le timing choisi. Les actes ont été émis plus d’un mois après l’arrestation à Cotonou. Le siège de la diplomatie malgache, d’autant plus, laisse rarement fuiter pareils documents pour les non initiés et encore moins pour la presse et le grand public. Serait-ce en raison du fait que la procédure d’extradition soit en cours de finalisation comme l’a confié la source ministérielle?