Contre-Attaque - Rasoamaromaka réplique à l’opposition
«Ce n’est pas parce que nous ne répondons pas qu’ils peuvent dire ce qu’ils veulent». Telle est la traduction libre et en version soft d’une expression malgache avec laquelle Hery Rasoamaromaka, gouverneur de la région Analamanga, a introduit sa sortie médiatique, hier, à son bureau, à Ambohidahy.
Exceptionnellement, le big-boss de la région Analamanga a convié la presse à son bureau, hier en début de matinée, non pas pour mettre en avant son bilan ou un projet mené par son gouvernorat, mais pour parler exclusivement de politique. Hery Rasoamaromaka a répliqué frontalement aux attaques en règle des personnalités et entités d’opposition réunies durant la conférence-débat au Carlton, Anosy, samedi.
«Ils disent que le pays recule, mais au contraire. Je dirais que c’est l’opposition qui recule. Ne trouvant pas d’argument plausible à leurs critiques contre le pouvoir, elle ne peut plus faire autre chose que proférer des propos haineux», assène le gouverneur d’Analamanga. Réunis autour du thème, «Madagascar en marche arrière, comment sortir du gouffre», les orateurs au Carlton Anosy, sont partis en roue libre. Ils ont vilipendé les tenants du pouvoir. La résolution de la rencontre réclame, entre autres, une Commission électorale nationale indépendante (CENI), réellement neutre.
Au sujet de la CENI, Hery Rasoamaromaka a tancé que les décideurs étatiques n’ont fait que suivre le prescrit légal dans la procédure de composition de la formation permanente de la CENI. La loi instituant la Commission électorale, qui date de 2015, prévoit que ses neuf membres permanents soient désignés ou élus par le président de la République, la Cour suprême, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Haute cour constitutionnelle (HCC), l’ordre des avocats, l’ordre des journalistes de Madagascar (OJM), et les organisations de la société civile (OSC), oeuvrant dans l’observation électorale.
Dans sa riposte à l’opposition, celui qui siège au sein du bureau national du parti «Tanora Malagasy vonona» (TGV), pilonne aussi la tentative de ramification des forces par les entités d’opposition présentes à Anosy samedi. Il s’est notamment attaqué à la réconciliation qu’ont voulu souligner Marc Ravalomanana, ancien président de la République, et le député Roland Ratsiraka, qui, par deux fois, a été emprisonné durant le mandat de l’ancien chef d’État.
«C’est bien de se réconcilier, mais pas lorsque c’est dans l’optique de chercher à s’accaparer le pouvoir», soutient le gouverneur Rasoamaromaka. Durant sa conférence de presse, hier, il s’est également adressé à ses camarades au sein du pouvoir. «Je le redis, tant que vous êtes au pouvoir, travaillez et faites bien les choses pour ne pas avoir de regrets lorsque vous n’y serez plus», lance-t-il.
S’adressant toujours aux tenants du pouvoir, tout en taclant au passage les opposants, Hery Rasoamaromaka ajoute «le pouvoir passe, ce n’est pas en étant en dehors que vous allez dire que vous avez des idées pour améliorer la vie de vos concitoyens. Tant que vous êtes au pouvoir, faites-le». Il leurs demandent aussi de communiquer plus et d';être plus accessibles à la presse, afin de faire connaître les réalisations étatiques.