Santé publique - Le prix des médicaments fait débat
Les médicaments s’achètent chers depuis la crise sanitaire, reconnaissent les grossistes des produits pharmaceutiques. Ils exposent les causes.
Des grossistes pharmaceutiques ont profité de la journée mondiale des pharmaciens, samedi, à l’hôtel Panorama, à Andrainarivo, pour discuter de la situation de l’approvisionnement en médicaments et leurs prix exorbitants. Ils partagent les mêmes observations que ceux ayant subi de plein fouet la hausse de prix de médicaments. Cette cherté est constatée depuis l’arrivée du coronavirus. Actuellement, les médicaments pour nourrisson coûtent plus cher. Certains sont en rupture ou n’existent presque plus.
« Le problème vient de la base. Le fabricant en Chine affirme avoir du mal à trouver des matières premières », a-t-on expliqué. « Les procédures administratives dont l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché nous sont très lourdes. L’Etat devrait les revoir. Et puis, le fret devient très élevé. La dépréciation de l’ariary constitue également une cause importante de la hausse de prix », énumèrent les grossistes pharmaceutiques.
Perte De source auprès du ministère de la Santé publique, « des négociations avec les pharmaciens pour discuter des prix des médicaments ont déjà été entamées. On en a déjà fait quelques étapes. Le ministère y travaille toujours en ce moment ». Les distributeurs profitent de l’occasion de samedi pour évoquer d’autres difficultés. Ils se sentent victimes d’une concurrence déloyale perpétuelle. La vente illicite de médicaments dans la capitale, à Ambohipo, aux 67ha et à Isotry leur cause une lourde perte. « Nous avons récemment perdu un conteneur de médicaments au port de Toamasina. La cargaison demeure introuvable. Une enquête suit son cours », a-t-on confié. Tout comme les autres acteurs, les pharmaciens œuvrent pour la santé publique.
« On travaille avec tous les médecins. Nous devons nous serrer les coudes pour notre but commun…Les médicaments sont des produits à manipuler avec précaution. Certains pensent qu’ils ne sont que des marchandises et qu’ils peuvent les vendre sans souci ici et là pour gagner de l’argent. Ils minimisent la santé d’autrui et c’est pour cela que nous avons besoin du soutien de l’Etat [pour poursuivre les vendeurs illégaux] », explique le docteur Tantely Rakotomalala, président de l’ordre des pharmaciens à notre collègue.