Exécutif : Un gouvernement d’action
La nouvelle équipe gouvernementale compte trente-deux membres. Outre les retouches de l’effectif, sa structure a, également, été modifiée. Le mot d’ordre est la performance.
Travail et résultat. Ces mots, à entendre Andry Rajoelina, président de la République, résument ce que la population attend des nouveaux membres du gouvernement. Si le chef de l’État a mis la pression sur la nouvelle équipe de Christian Ntsay, Premier ministre, c’est que les attentes de la population sont énormes.
«C’est à vous qui vous trouvez dans cette salle qu’il revient de concrétiser les aspirations de développement et de bien être de la population », déclare alors le locataire d’Iavoloha, dans son allocution de présentation de la nouvelle équipe gouvernementale, hier. Un nouvel effectif qu’il baptise « gouvernement d’action ». Pour s’assurer que les ministres soient au taquet, ils ont signé « un contrat programme – résultat », avant leur entrée en fonction.
Élargi à trente-deux cabinets, le gouvernement compte dix redoublants et vingt deux nouveaux entrants, dont onze femmes. La nouvelle équipe est un mélange de figures politiques, de techniciens et de personnes ayant fait leurs armes au sein du secteur privé et de l’entrepreneuriat. Dans la liste des nouveaux entrants, il y a des visages connus comme Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation, et Sophie Ratsiraka, au ministère de l’Artisanat et des métiers.
Le gouvernement connaît, également, des ajustements structurels, visiblement, pour alléger les charges des ministres et dans la quête de plus d’efficacité, mais aussi, pour des raisons politiques. Il y a l’éclatement de certains départements. C’est le cas de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics qui sont séparés. Pareillement, pour l’Agriculture, l’élevage et la pêche, ainsi que pour l’ancien ministère du Tourisme, des transports et la météorologie. Il y a, par ailleurs, la nomination de trois vice ministres.
La nomination du député Raymond en tant que vice ministre de l’Élevage résume cette idée. Outre sa valeur ajoutée politique, le désormais ancien parlementaire est un cador du secteur élevage et développement rural. Dans l’immédiat, il devra s’activer sur l’importation des vaches laitières actée en Conseil des ministres, mercredi.
Haut parleur du parti Vert, une des formations politiques ayant soutenu la candidature du président de la République, Hortensia Antoinesie, est nommée vice ministre chargée de la reforestation auprès du ministre de l’Environnement et du développement durable. Sa cohabitation avec Vahinala Baomiavotse, qui est sa ministre de tutelle, dont elle a torpillé les actions, depuis plusieurs jours, sera scrutée.
Avec comme titulaire Hawel Mamod’Ali, le ministère de la Jeunesse et des sports comprend, également, une vice-ministre, à savoir Tahiana Juliana Ratovoson, ancienne directrice générale de la Jeunesse. Roberto Tinoka, qui a tenu la barre de ce département depuis 2019 est quant à lui, transféré au ministère des Transports et de la météorologie. Ancien gouverneur de la région Anosy, Jerry Hatrefindrazana, fait aussi son entrée au sein du gouvernement. Il y siège comme ministre des Travaux publics.
Ayant fait part des résultats de ses recherches et de ses activités concernant le secteur minier sur les réseaux sociaux depuis quelques années, Brice Randrianasolo, aura l’occasion de démontrer ses compétences. Aux ministères de souveraineté que sont l’Économie et les finances, ainsi que la Justice, le choix d’une relative jeunesse, couplée à de l’expérience a été fait. Ancienne secrétaire générale de ce département, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison est promue grand argentier de l’État.
Également ancien secrétaire général de son ministère, avant de siéger comme vice-président du Sénat, Herilaza Imbiky, est nommé Garde des sceaux. Il marche ainsi sur les traces de son père Anaclet Imbiki, ancien ministre de la Justice. Un enfant de la maison, Andry Ramaroson, ancien directeur général de l’énergie, est également promu ministre de l’Énergie et des hydrocarbures.
La liste des membres du gouvernement comprend, par ailleurs, des proches collaborateurs du président de la République, à l’instar de Pierre Houlder. Ancien directeur général auprès de la présidence de la République chargé des affaires politiques, il migre au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. Gérard Andriamanohisoa, ancien conseiller spécial du chef de l’État chargé du développement urbain, des infrastructures et du projet Tanamasoandro, il est nommé secrétaire d’État auprès de la présidence chargé des nouvelles villes et de l’habitat.
S’étant récemment révélé comme conseiller spécial du chef de l’État, chargé des relations internationales, Patrick Rajoelina est nommé ministre des Affaires étrangères. Il aura dans sa To do list, le dossier de la rétrocession des îles éparses. Ancien responsable au sein du Projet de gouvernance digitale et de gestion de l’identité Malagasy (PRODIGY), Tahiana Razafindramalo devient ministre du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications.
Des universitaires font, également, leur entrée au gouvernement. C’est le cas du professeur Arivelo Zely, qui est le quatrième ministre de la Santé publique depuis le début du quinquennat. Il y a, aussi, Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue. Après de longues réflexions, le général Serge Gellé est nommé secrétaire d’État à la gendarmerie nationale. Il aura la lourde tâche de succéder au général Richard Ravalomanana.