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Nationale

Confinement - Des récalcitrants et des incompréhensions

26/04/2021 05:04 © Moov

Le premier week-end de confinement a été relativement calme. La portée des mesures édictées et leur application sur terrain ont, toutefois, suscité des incompréhensions.


Des ajustements s’imposent. Com­me annoncé par Andry Rajoelina, président de la République, dans son discours à la nation, le 18 avril, la région Anala­manga est entrée en confinement total, durant le week-end.
Autant les autorités, que les habitants d’Analamanga ont eu une semaine pour se préparer au confinement total. Le moment venu, toutefois, l’application sur terrain des mesures édictées par le chef de l’État a déso­rienté, voire surpris plus d’un. Toute activité autre que celles qualifiées d’essentielle, était suspendue.

Une des mesures d’accompagnement du confinement total dans la région Anala­manga, soulignée, par le Président dans son allocution est que seules les épiceries, étaient autorisées à ouvrir.

Le fait que seules les épiceries étaient autorisées à ouvrir, jusqu’à 13 heures, a été appuyé dans un complément d’information, publié par le ministère de la Commu­nication et de la culture, vendredi. Jeudi, les responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS), ont affirmé qu’il y aura une application stricte de la décision présidentielle. Et les mots ont été traduits en acte. Aussi, même les marchands de produits alimentaires de proximité ont été interdits d’activité durant le week-end.

Plusieurs foyers d’Anala­manga, notamment, ceux qui n’ont pas les moyens de faire des provisions étaient alors pris de court, durant le week-end. S’acheter de la viande, ou des légumes et même trouver du charbon de bois pour faire cuire le repas était devenu un calvaire, pour certains. Même les boulangeries ont, visiblement, mis en pause leur activité, le temps du weekend. Le pain est devenu un produit rare, surtout hier.

Dans quelques quartiers, les marchands de produits alimentaires ont tout de même pu écouler leurs marchandises durant quelques heures sous les regards indulgents des forces de l’ordre. Dans d’autres zones, toutefois, les FDS ont été intransigeants au grand désarroi des vendeurs et des clients. Dimanche, la quasi-totalité ont fermé boutique. La plupart s’approvisionnent quotidiennement au marché d’Anosibe ou Tsaralalàna. Des lieux fermés, samedi.

« Nous sommes conscients des difficultés de nos concitoyens. Que certains cherchent aujourd’hui de quoi s’acheter à manger aujourd’hui. Mais nous avons des ordres », explique un élément des forces de l’ordre posté à Anosibe, samedi. Ils ont alors laissé quelques heures aux riverains pour faire leurs emplettes, avant de verrouiller les lieux.

Certes, les marchés de produits alimentaires, même dans les quartiers sont, également, des lieux propices aux rassemblements populaires. Des endroits où les gestes barrières sont rarement respectés. Seulement, s’en passer, même pour une journée, reste difficile pour la majorité des foyers. Il y a, probablement, pour certains. Mais pour la grande majorité c’est une nécessité. Plusieurs foyers cherchent au jour le jour leur revenu et n’ont pas les moyens de faire un minimum de provision.

Peu de ménages, par ailleurs, disposent de réfrigérateur pour conserver des denrées périssables comme la viande ou le lait, lorsqu’ils ont les moyens d’en acheter un peu plus que d’habitude. Pareillement, les réchauds à gaz, ou les plaques électriques sont encore loin de surclasser le charbon de bois.

Il y a eu quelques hésitations, aussi, sur les effets des mesures liées au confinement total, sur l’approvisionnement en eau auprès des fontaines de Fokontany. Certains quartiers, du reste, ont dû conjuguer confinement et coupure d’eau.

À s’en tenir aux diverses réactions, par ailleurs, il y a eu un malentendu sur les mesures édictées par le chef de l’État. Dans son discours à la nation, le Président a, en effet, dit que les marchés de Fonkontany, sont autorisés à ouvrir de 6 heures à 17 heures.

Une mesure qui concerne les circonscriptions en quarantaine, sauf pour la région Analamanga où, en raison du confinement total, seules les épiceries étaient autorisées à ouvrir durant le week-end. Du coup, la police a dû interpeller une centaine de personnes qui se sont faits surprendre pour une raison ou une autre. Elles ont dû suivre une séance pédagogique sur les gestes barrières et le port de masque dans les locaux de la police. Parmi eux figurent également des récalcitrants qui ne veulent rien savoir sur les mesures prises par l’Etat. Les forces de l’ordre ont été inflexibles à leur endroit.

La hausse incessante des nouveaux cas à imposer le confinement à Analamanga. Les raisons économiques ont, toutefois, amené l’État à opter pour la formule inédite qu’est le confinement que le week-end. Le vécu de ces deux derniers jours indique, toutefois, que les décideurs devront, aussi, cogiter sur une formule permettant de concilier les impératifs sanitaires aux réalités sociales des habitants.

Le confinement peut devenir un calvaire pour ceux qui n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent. Il reste du temps, jusqu’au week-end prochain, pour faire des ajustements.

 

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