Transport RN4 - Des passagers clandestins dans les fourgons
Le transport terrestre entre Mahajanga et la capitale sur la nationale 4 est suspendu depuis le 22 mars. Les taxi-brousse sont au chômage
Cependant, des passagers venant de Tana parviennent encore à débarquer clandestinement à Mahajanga depuis plusieurs semaines. Ce, en dépit de la mise en place de deux barrages dont un sécuritaire à Ambondromamy.
Des passagers ont témoigné qu’ils ont payé deux cent mille ariary par personne pour voyager dans des fourgons.
Ils étaient quatre, dont un frère, à voyager ensemble pour assister aux funérailles de leur sœur, mercredi à Amborovy. Deux autres sœurs étaient également arrivées à Mahajanga mardi soir vers 17h pour ne pas rater les obsèques de leur père, décédé lundi dernier.
« Nous étions vingt dans le fourgon et nous avons effectué plusieurs transbordements. Ces véhicules sont en convoi et nous étions transférés plusieurs fois avant d’arriver à Mahajanga. L’une de ces voitures joue le rôle d’éclaireur et quand nous étions passés devant un barrage, on nous a demandé si nous n’avons pas peur du coronavirus », a révélé une passagère.
La semaine dernière, une mère de famille bloquée à Tana voulait coûte que coûte revenir à Mahajanga en raison de son emploi. Elle était venue à Andohatapenaka, pour chercher une place.
« Ils m’ont proposé deux cent mille ariary mais je n’avais que cent vingt mille ariary. Le lendemain, vendredi, le tarif était monté à deux cent cinquante mille ariary », a indiqué la jeune femme.
Finalement elle était arrivée à Mahajanga mais a certainement payé très cher car elle devait rentrer avant dimanche. La passagère n’a pas voulu divulguer le prix qu’elle a payé.
« Ainsi, malgré la proposition de mise en place des caméras dans le barrage à Ambondromamy et la présence des gendarmes le long de la RN4 depuis la capitale, des taxis-brousse clandestins continuent de rouler sans être inquiétés. Nous voudrons également reprendre notre travail face à ce deux poids deux mesures. On nous interdit de travailler et aucune proposition d’aide ni aucune mesure d’accompagnement n’a été apportées durant les trente jours d’arrêt de nos activités », a déploré un chauffeur de taxi-brousse d’une coopérative nationale.
Les contrôles sur ces barrages sont pourtant très stricts. Où est donc la faille?