Confinement - Application stricte et sans concession
Le premier week-end confiné, dans la région Analamanga, commence demain. Les dispositions sanitaires seront appliquées de façon stricte, préviennent les forces de l’ordre.
Stricte et sans concession. Ces deux mots résument ce que sera l’application des dispositions sanitaires en vigueur durant le premier week-end de confinement total à Analamanga.
Comme l’a édicté Andry Rajoelina, président de la République, les habitants de la région Analamanga seront confinés, durant ce week-end. Une mesure décidée dans le but de briser la chaîne de contamination du coronavirus, tout en préservant les activités économiques durant les jours ouvrables. Afin d’optimiser les deux jours de mise en pause de la vie quotidienne des habitants d’Analamanga, les Forces de défense et de sécurité (FDS), optent pour l’intransigeance.
« Les mesures inhérentes au confinement seront appliquées de façon stricte », annonce le contrôleur général de police Fanomezantsoa Randrianarison, ministre de la Sécurité publique. À l’entendre, il n’y aura pas de demi-mesure. Rien que pour la police nationale, l’effectif des éléments déployés se comptera en millier.
Outre les barrages qui seront prédisposés à des points stratégiques, les patrouilles seront renforcées, « surtout dans les quartiers », souligne le ministre de la Sécurité publique. Le lieutenant colonel Tojo Raoilijon, adjoint du commandant du groupement Analamanga de la gendarmerie nationale, lui aussi parle d’intransigeance dans l’application du confinement.
Les dispositifs de maintien de l’ordre et de concrétisation des dispositions sanitaires sont confiés à l’État major mixte opérationnel au niveau régional (EMMO-REG). Un accent particulier sera mis sur l’application du confinement dans la capitale, ajoute l’adjoint du commandant de groupement Analamanga de la gendarmerie nationale.
Sauf en cas d’urgence, ou pour les personnes travaillant dans les secteurs essentiels, « aucune circulation ne sera autorisée », affirme le lieutenant colonel Tojo Raoilijon. Les contrevenants au confinement risquent, de prime abord, des sanctions sévères. La mise en fourrière des véhicules, la fermeture administrative des lieux de commerce ou de réunion non autorisée sont affirmées. L’arrestation et l’engagement de poursuite judiciaire contre les fortes têtes sont, également, des options prises en compte par les autorités.
La rigueur annoncée du confinement total durant ce week-end, à Analamanga, connaît cependant, une exception. Les marchands de vivres et épiceries de quartier sont autorisés à ouvrir jusqu’à 13 heures. Cela s’explique par le fait que la majorité des ménages n’ont pas les moyens de faire des réserves de provision. Ils doivent acheter leurs repas quotidiens, au jour le jour. « Certes, mais seule une personne par ménage est autorisée à sortir faire les courses », souligne, toutefois, le lieutenant colonel Raoilijon. « Le respect du confinement, l’interdiction de sortir et de circuler est la règle », assène, pourtant, le contrôleur général de police Randrianarison. Le ministre de la Sécurité publique rappelle que l’objectif est de casser la chaîne de contamination. Aussi, à part réaffirmer l’intransigeance des forces de l’ordre, il en appelle à la prise de conscience de tout un chacun. « Nous savons tous que cette épidémie est dangereuse, alors respectons les dispositions sanitaires. Il n’est question, d’autant plus, que de deux jours », ajoute-t-il.
Bien qu’aller à l’épicerie du coin soit autorisé jusqu’à 13 heures, les FDS tâcheront de faire en sorte que ce ne soit pas une excuse pour des attroupements ou des conciliabules de voisinage. Une habitude qui consolide le lien social dans les quartiers, mais malheureusement inappropriée en ces temps de pandémie. Il est probable, toutefois, qu’ils n’auront pas la tâche facile. À l’exemple du constat des périodes de confinement de l’année dernière, rester chez soi est un précepte difficile à assimiler pour une partie de la population. Cela pourrait aussi s’expliquer par la promiscuité extrême dans laquelle vivent les ménages les plus en difficulté. Le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, tempère cependant, en indiquant que « la population commence à prendre conscience du danger. Il ne devrait pas être difficile de la convaincre de respecter le confinement ».