Lutte contre la covid-19 - Des mesures raisonnables et réalistes
L’État essaie d’allier les impératifs sanitaires aux enjeux socio-économiques. Le président de la République en appelle à la responsabilité de chaque citoyen pour éviter le confinement.
Briser la chaîne de contamination du coronavirus, tout en préservant l’économie. Un exercice d’équilibriste que l’État a dû concéder à faire dans la riposte à la deuxième vague de propagation du coronavirus.
Au regard des différentes réactions suite à son discours, samedi soir, les mesures annoncées par Andry Rajoelina, président de la République, ont été relativement bien reçues par l’opinion publique. Cette fois, d’autant plus que la prestation présidentielle n’a pas été dispersée. Le locataire d’Iavoloha est allé droit au but. Dans une allocution humble et solennelle, le chef de l’État a fait le point sur une situation sanitaire inquiétante.
Le président de la République souligne, notamment, qu’en deux semaines, les chiffres officiels rapportent plus de cent décès. Depuis le début de l’épidémie, jusqu’à il y a un mois, pourtant, Madagascar n’a enregistré officiellement, qu’un peu plus de trois-cents décès. À cela s’ajoute la hausse incessante des formes graves. Andry Rajoelina souligne, du reste, qu’à cause du variant sud-africain, les personnes contaminées par la Covid-19 passe de la forme modérée, à la forme grave en quelques jours.
Prise de conscience Partant du constat que l’heure est grave, la décision de décrété une nouvelle quinzaine d’état d’urgence sanitaire s’est donc, imposée, avec des mesures d’accompagnement. Le chef de l’État indique, toutefois, que le confinement n’est pas à l’ordre du jour, « pour l’instant ». Il concède que cette mesure drastique et rigide a eu des conséquences dramatiques sur l’économie.
Dans son discours, le Président indique que l’État compte capitaliser sur les expériences et les leçons tirées de la stratégie appliquée pour riposter à la première vague de contamination du virus. Un des constats, l’année dernière, est qu’il a été difficile de faire respecter le confinement à la population.
Déjà l’indiscipline et l’inconscience d’une partie des citoyens, a fait que le confinement n’a été qu’un vain mot, dans certaines villes. Il y a, aussi, la faible résilience d’une grande partie des ménages que les aides sociales n’ont pas suffi à combler. Face à cette deuxième vague alors, les mesures édictées sont dosées. A part les boîtes de nuit, les bars et les karaokés, les activités économiques et professionnelles sont autorisées.
Pour limiter la propagation du virus, toutefois, les collectivités considérées comme épicent de l’épidémie sont placées en quarantaine. Il s’agit de la région Analamanga, Boeny, Atsinanana, SAVA et la ville de Nosy Be. Ceux qui doivent rentrer dans ces localités peuvent, néanmoins, le faire à condition de présenter des pièces justificatives de résidence. Un couvre-feu de 21 heures à 4 heures est, également, édicté. Les écoles et universités fermeront durant quinze jours.
Le nombre maximum autorisé pour une réunion publique est, par ailleurs, réduit à cent personnes. En contrepartie à ces mesures sanitaires modérées, l’intransigeance sera de mise sur le respect des gestes barrières. L’État compte, également, renforcer la prise en charge des malades. La répartition de la prise en charge des patients selon leur état de forme au niveau des Centre de santé de base (CSB), les Centre de traitement Covid-19 (CTC-19), et les centres hospitaliers est rappelée par le Président.
Le renfort de bouteille d’oxygène afin d’éviter les pénuries au sein des hôpitaux est aussi, souligné par le chef de l’État. « Nous allons utiliser tous les moyens possibles pour vaincre cette épidémie et soigner les malgaches », déclare Andry Rajoelina. C’est ainsi, qu’il annonce que deux types de vaccin ont été validés pour être utilisés à Madagascar. Qu’ainsi, la Grande île s’est inscrite au programme COVAX de la Banque mondiale.
À entendre le président de la République, les mesures sanitaire édictées ira crescendo , suivant l’évolution de la situation. Qu’un reconfinement est toujours dans les plans. Aussi, pour éviter d’en arriver là, il lance un appel solennel à une prise de conscience et à la responsabilité de chaque citoyen. Dans cette guerre sanitaire, la conscientisation de la population et inspirer une autodiscipline est, visiblement, le plus grand défi des autorités. Hier encore, des centaines de personne ont bravé les risques sanitaires pour les petits plaisir du lundi de Pâques.