Crise sociale - Razanamahasoa interpelle le gouvernement
La présidente de l’Assemblée nationale demande au gouvernement de résoudre promptement les problèmes sociaux. Elle s’est adressée, particulièrement, au Premier ministre.
Soyez à la hauteur. Tel est le message que Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, a lancé au gouvernement. Dans son discours d’ouverture de la session extraordinaire du Parlement, la boss de la Chambre basse a enjoint l’équipe gouvernementale de s’appliquer à résoudre promptement les problèmes sociaux, sources d’agitation dans le pays depuis quelques temps.
Christine Razanamahasoa affirme que la crise sanitaire causée par la pandémie de coronavirus a bouleversé les plans étatiques. Que le redressement des dégâts socio-économiques de la crise est devenu la priorité du gouvernement. «C’est pour cela que vous êtes là », ajoute-t-elle, toutefois. La députée d’Ambatofinandrahana soutient que c’est dans ces temps difficiles que « sont nécessaires les compétences et expériences des techniciens que ce soit dans le domaine de la santé ou dans le domaine économique, pour résoudre les nouveaux problèmes auxquels nous faisons face ».
La présidente de la Chambre basse évoque, par ailleurs, l’usage des aides internationales pour le redressement post-crise. Elle demande au gouvernement de démontrer qu’il est capable de gérer les fonds d’aide. Christine Razanamahasoa a tenu son discours face à Christian Ntsay, Premier ministre, et quelques uns de ses ministres, venus assister à la cérémonie d’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, au Centre de conférence internationale (CCI), d’Ivato.
Le locataire de Mahazoarivo, justement, a été nommément cité par la boss de l’institution de Tsimbazaza. Elle lui demande d’impulser plus de dynamisme et de réactivité au sein de l’équipe gouvernementale pour trouver des solutions aux diverses revendications sociales. Christine Razamahasoa évoque des dossiers récurrents comme la problématique Jirama, ou encore, les arriérés de paiement des salaires des employés de la société Kraoma.
La députée d’Ambatofinandrahana parle, également, des différentes revendications syndicales. Elle met un accent particulier sur les grèves estudiantines dont la cause est la revendication du paiement des bourses d’étude et des équipements. « Il faut voir de près ce problème et le résoudre rapidement puisqu’il traine trop et risque de mettre en péril beaucoup de choses », déclare Christine Razanamahasoa.
«L’argent nécessaire au paiement des bourses n’est-il pas déjà prêt, alors pourquoi ça traine autant ? », lance la présidente de l’Assemblée nationale. Face à la presse, au CCI Ivato, le Premier ministre Ntsay a soutenu, « l’État n’a pas de problème d’argent», concernant les revendications de paiement des bourses par les étudiants des universités. « Il s’agit, cependant, de deniers publics. Aussi, il n’est plus question de dépenser les yeux fermés », ajoute le chef du gouvernement.
Les agitations dans les universités est le sujet sur lequel le locataire de Mahazoarivo a été personnellement interpellé par la présidente de la Chambre basse. En réponse aux journalistes, il défend donc, que l’Exécutif s’attèle, justement, à résoudre durablement ce problème. Il indique, toutefois, qu’il y a un assainissement préalable à faire impérativement, bien que cela prenne un peu de temps. « C’est la raison pour laquelle l’État s’engage dans la digitalisation dans les universités », explique-t-il.
À entendre le Premier ministre, la gabegie dans les universités est le fond des problèmes actuels. « Nous avons demandé aux responsables des universités de nous donner la liste des étudiants. Ils ont mis beaucoup de temps à pouvoir nous le fournir, alors qu’ils gèrent la distribution des bourses d’étude », regrette-t-il. L’exactitude de la liste du Personnel technique et financier (PTF), serait, également, douteuse. Des personnes à la retraite ou même décédées, y figurent encore selon Christian Ntsay.
Toujours à propos des problèmes dans la gestion des universités, le chef du gouvernement parle de détournements qu’auraient démontrés des investigations menées par l’Inspection générale de l’État (IGE). « Nous ne pouvons plus laisser la situation en l’état. Des milliards d’ariary sont en jeu et ça pèse lourd sur les caisses de l’État. La réforme est nécessaire bien que cela dérange certains responsables dans les universités », soutient Christian Ntsay.