Trafic d'or - Audition marathon des inculpés au PAC
Une dizaine de personnes ont été présentées devant le parquet du PAC, hier, dans le cadre de l’affaire des 73,5 kilos d’or saisis en Afrique du Sud. Leur audition a duré jusqu’au bout de la nuit et se poursuivra ce jour.
Une séance marathon. Une dizaine de personnes ont été traduites devant le parquet du Pôle anti-corruption (PAC), d’Antananarivo, hier. Elles sont mises en cause dans l’affaire d’exportation illicite de 73,5 kilogrammes d’or saisi en Afrique du Sud. Selon les sources concordantes, la prise en main du dossier n’est, cependant, pas aisée pour les magistrats du PAC.
« Un dossier complexe et multidimensionnel ». C’est ainsi qu’une source judiciaire résume la tâche qui attend le PAC dans le traitement de l’affaire du trafic d’or ayant défrayé les chroniques ces derniers jours. Comme l’a indiqué le général Richard Ravalomanana, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, jeudi, en marge d’une réunion de crise de quelques membres du gouvernement, à Anosy, « le délai de garde à vue étant expiré, il faut traduire les suspects devant la justice demain [pour hier] ».
Chose dite, chose faite donc, « une dizaine », de personnes présumées avoir une part de responsabilité dans l’exportation illicite des lingots d’or saisi par les autorités de la nation Arc-en-ciel, ont été présentées au juge. Ceci suite à une plainte de l’État, devant le PAC d’Antananarivo. Les deux « contrebandiers », présumés, n’ayant pas pris le vol spécial pour l’Afrique du Sud, figurent dans la liste des individus assis sur le banc des accusés.
Si l’un des deux présumés trafiquants restés au pays a été appréhendé mardi, l’autre se serait rendu auprès des autorités le surlendemain. Alors que les personnes mises en cause se sont présentées au siège du PAC dès 9 heures, leur audition par le ministère public n’a démarré qu’en fin d’après midi. L’audition continuera, ce jour.
La raison de cet énorme « décalage horaire », selon les explications, serait que le parquet du PAC « a eu besoin de temps pour bien étudier le dossier ». Pour répondre aux directives présidentielles de faire rapidement la lumière sur ce trafic d’or, une enquête mixte a été déclenchée. Avec la gendarmerie comme tête de proue, des enquêteurs de la police nationale, de la douane et même de la police des mines ont été mobilisés. L’enquête menée avec un rythme infernal n’a, cependant, pas été aisée. En témoigne le fait que l’entité référent auprès de la gendarmerie nationale a changé à deux reprises, jusqu’à hier. Sur le plateau de la télévision nationale (TVM), hier, Lalatiana Rakotondrazafy Andriantongarivo, ministre de la Communication et de la culture, a requis la transparence sur l’enquête et l’issue de la procédure judiciaire sur cette affaire.
Selon le porte-parole du gouvernement, le Chef de l’État aurait déclaré, « il est inacceptable de perdre la confiance de la population et des partenaires à cause de cette affaire d’or. Aussi, faites le nécessaire pour démanteler ce réseau et d’appréhender tous ceux qui y sont impliqués ». Elle a ajouté que le Président, a donné comme consigne que toute personne impliquée dans ce dossier soit traduite devant la justice, « qu’importe son statut ».
Sur le plateau de la télévision nationale, la ministre de la Communication a parlé de « cerveau », ayant échafaudé le plan d’exécution de cette exportation illicite d’or. Elle a, également, affirmé qu’il s’agit « d’un réseau mafieux », à démanteler. Elle a, particulièrement, chargé l’Aviation civile de Madagascar (ACM), et de la compagnie aérienne STA, en parlant de l’effectivité du vol qualifié de « clandestin », vers Johannesburg.
« L’enquête déterminera le degré de complicité de l’ACM et de la STA », lance la porte parole du gouvernement. Un vol non-autorisé ou clandestin n’aurait, cependant, pas pu atterrir sans problème à l’aéroport OR Tambo de Johannesburg, y débarquer des passagers et ensuite, rentrer à Madagascar. L’affaire déférée au PAC, hier, vise à démanteler « un réseau mafieux », et coincer ses membres.
L’opinion s’attend à ce que l’enquête débouche sur l’identification du « cerveau », du « commanditaire ». Comme l’a indiqué le général Ravalomanana, à Andrefan’Ambohijanahary, mardi, « ce n’est pas n’importe qui, qui peut être impliqué dans l’exportation d’une cargaison d’or d’un tel volume ».