Condamnation judiciaire - Des hautes personnalités sous les verrous
Dépuis 2019, l’arrestation et la condamnation d’anciens hautes personalités continuent. L’année 2020 a eu son lot.
La condamnation de Berija Ravelomanantsoa de quarante quatre mois de prison ferme a été rendue le 30 septembre 2020 par le Tribunal de première instance d’Antananarivo. Cet ancien meneur de mouvement estudiantin à l’université a été épinglé dans une affaire de cybercriminalité sur fond d’outrage aux membres de gouvernement ainsi que l’atteinte à la sûreté de l’État. Après être mis en détention depuis le mois de juin, Berija Ravelomanantsoa et consorts ont comparu devant le juge avant la proclamation du verdict la fin de septembre. Ainsi, la condamnation est ferme et l’ancien meneur de grève est actuellement détenu à la maison centrale d’Antanimora si ses complices ont été relâchés purement et simplement, les autres acquittés au bénéfice du doute.
Quelques mois après l’arrestation de Berija Ravelomanantsoa, celui-ci qui a été auditionné à la Brigade de section de recherche de Fiadanana depuis le début du mois de juin et placé sous mandate de dépôt après, l’ancien ministre, Harry Laurent Rahajason alias Rolly Mercia de son nom de plume en tant que journaliste, a été épinglé comme étant complice dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’État suite à un attroupement non autorisé survenu le 13 juillet à Ambohipo. Les fans de Berija Ravelomanantsoa ont revendiqué la libération de celui-ci. Après l’arrestation des manifestants, Rolly Merci a été convoqué à la Police nationale d’Anosy pour la nécessité d’enquête le 16 juillet. Le même jour, une perquisition à domicile aurait été effectuée au domicile de l’ancien ministre à Ambolonkandrina.
Une décision de mise en détention préventive à Antanimora a été délivrée après l’instruction au Parquet le 16 juillet. Le 14 octobre, le jugement du Tribunal correctionnel d’Anosy a prononcé la peine de quarante quatre mois de prison ferme pour toutes les personnes impliquées dans cette affaire.
Toujours dans le cadre de la poursuite des personnalités publiques recensée durant l’année 2020, le traitement des dossiers au sein du Pôle anti-corruption, d’anciens responsables au sein de la Jirama se sont retrouvés également sous les verrous. L’ancien directeur général de la société d’État à la période de la Transition, Désiré Rasidy a lui aussi été condamné par la Cour criminelle ordinaire de la juridiction anti-corruption. Le verdict est tombé le 21 décembre après l’audience publique aux 67 Hectares et une peine de quatre ans de prison ferme a été prononcée pour quatre personnes, deux ans et six mois pour les deux autres mouillées dans le blanchiment de capitaux, favoritisme, enrichissement illicite et acceptation d’un paiement illicite.
L’affaire remonte en août 2012 laquelle des anciens directeurs et responsables avaient été impliqués dans le contrat de transport de groupes électrogènes pour ravitailler plusieurs régions. Le détournement d’un fonds de 500 millions ariary a été détecté auprès de la Jirama entre 2012 à 2014. Après la saisine de la juridiction de poursuite par la Direction de législation et de contentieux au sein de la Primature, neuf personnes ont été convoquées devant la barre tandis qu’il n’y avait que six qui se sont présentées devant le juge durant le procès.