Famine à Androy - Ambovombe attend toujours les vivres
Les aides de l’État n’arrivent pas encore à destination à Ambovombe-Androy. La faim risquerait de tuer plusieurs personnes si les aides tardent à venir.
« J’invite l’État central à surveiller la distribution des aides et des vivres qui ont été acheminés vers Androy. On communique dans les médias que la situation est sous-contrôle, ici. Je suis allée voir la réalité sur le terrain. Personne n’a bénéficié de ces aides, alors que la population meurt de faim », signale Manitsindava Monja, artiste et habitant d’Androy.
Des maires de plusieurs communes du district d’Ambovombe, à savoir, Amboanaivo, Erada, Jafaro, Ambanisarika affirment que leurs habitants réclament ces vivres. « Ils se sentent délaissés par l’État en sachant que des habitants d’autres districts ont déjà bénéficié des vivres, et pas eux. Alors que comme eux, ils souffrent aussi de la faim, à cause de la sécheresse », indiquent ces personnes élues.
Le recensement des victimes de la famine est interminable à Androy. Plusieurs entités, à savoir, organisme, ministère, gendarmerie nationale ont demandé la liste des chefs de ménages au niveau de chaque commune. Ces données seraient nécessaires pour la « distribution des vivres ». Jusqu’à hier, les promesses ne sont pas tenues. Le directeur général du bureau national de la Gestion des risques et catastrophes, le général Olivier Elack, affirme que les vivres sont en cours de distribution.
À Ambovombe-Androy, la population est plongée dans la désolation. Il n’y a presque plus rien à manger et à boire dans ce district. Il n’y a plus de verdures. L’eau se tarit et s’achète à un prix excessif. « 2 000 ariary pour 20 litres d’eau. Les charretiers les cherchent jusqu’à dix, voire, vingt kilomètres des villages ». Beaucoup se déplacent vers d’autres localités où la sécheresse ne sévit pas.
D’autres vendent leurs biens. « Même des assiettes et des cuillères cassées sont en vente dans les marchés, en ce moment. Les ménages vendent tout ce qui leur reste », indique Valarivo, maire de la commune d’Amboanaivo, joint au téléphone. Plusieurs personnes et des bétails meurent. Pas plus tard que vendredi, une personne est décédée à Amboanaivo.
« Chez nous, personne n’ose avouer que leur proche décédé a souffert de la faim. Elle va dire qu’il a succombé à une maladie. Ce qui est certaine, c’est que ces personnes qui meurent sont amaigries et ont été fatiguées du fait de ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours », rajoute la source. Cela fait cinq mois que l’insécurité alimentaire sévit à Androy. La situation ne risque pas de s’améliorer d’ici peu. Les autorités locales font appel à l’État de dépêcher la distribution des aides. « La faim tuera la plupart de nos habitants, si ces aides n’arrivent pas dans une semaine », préviennent-elles.