Amboasary Atsimo - Des victimes de sécheresse fuient la famine
La situation continue d’empirer dans ce district. De nombreuses familles quémandent de quoi manger auprès des religieux catholiques, sinon mendient dans les marchés.
Se déplacer vers des chefs-lieux de commune pour trouver de l’aide. C’est la nouvelle option des victimes de la sécheresse dans le district d’Amboasary Atsimo, pour ne pas mourir de faim. Des habitants des villages les plus reculés de la commune de Tsivory, ont envahi cette localité ces derniers jours. Ils se sont présentés chez les religieux de l’église catholique à Tsivory, pour quémander à manger.
« Ils savent que les religieux offrent de la nourriture aux plus faibles. Malheureusement, nous ne pouvons pas apaiser leur faim, car nous n’avons pas de quoi leur offrir. Ils sont nombreux à souffrir de la faim et à demander de l’aide. Rien que dans le chef lieu de commune, nous avons recensé provisoirement près de cinq mille personnes, et il y a encore des nouveaux-venus », rapporte hier le père René Mbola Fanomezantsoa, joint par un journaliste de la radio Antsiva. Il indique que depuis deux ans, il n’y a plus de récolte dans cette commune située à 160 kilomètres de la ville d’Amboasary-Atsimo, ainsi que dans les communes voisines. « La population souffre vraiment de la faim ici », insiste-t-il.
Les chefs-lieux des communes d’Ifotaka et d’Amboasary-Atsimo recenseraient également de nouveaux migrants. « Nous avons distribué du riz à cinq cents personnes devant la mairie, ce jour, dont des personnes en situation de précarité de la commune urbaine d’Amboasary-Atsimo et des personnes en provenance d’autres localités », précise le maire, Richard Rakotonirina.
À Ifotaka, les migrants mendient dans les marchés. « Pourtant, faire la quête est une honte dans notre société. Mais ces personnes y sont obligées, car elles n’ont plus le choix. Soit cela, soit mourir de faim », se désole Ravomanana, maire d’Ifotaka.
La sécheresse affecte toutes les communes du district d’Amboasary-Atsimo. Le Programme alimentaire mondial y distribue des vivres aux victimes de la sécheresse. Des maires soulignent que plusieurs ménages attendent l’arrivée de ces vivres comme une manne du ciel.