Souveraineté - Le plateau continental à étendre au Sud
Un second front. C’est ainsi que Fidiniavo Ravokatra, ministre des Mines et des ressources stratégiques, qualifie le projet de l’État d’effectuer « des travaux de levés sismiques marins », afin de définir l’étendue du plateau continental de Madagascar.
Selon ses dires, en parallèle aux revendications de rétrocession des îles éparses, il s’agit ici, « d’un second front », dans l’objectif de la Grande île de faire-valoir sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Selon le ministre des Mines et des ressources stratégiques, la zone concernée par ces travaux de levées sismiques se trouve au Sud du pays. Plus précisément, au large de la corde qui relie Toliara et Taolagnaro. Le plateau continental qui s’étend dans les fonds marins serait estimé à environ 860 000 km². Il s’agit du prolongement naturel du territoire terrestre d’un État, qui s’étend au delà de la mer territoriale.
Comme l’affirme le ministre Ravokatra, réussir à délimiter le plateau continental revêt des enjeux économiques colossaux. Il s’agit ainsi, d’avoir « un droit souverain », sur l’exploration et l’exploitation de ces richesses. Le membre du gouvernement indique le sous-sol marin du Sud du pays serait potentiellement riche en ressources stratégiques.
La décision de procéder à des travaux de levées sismiques marines du plateau continental a été prise en conseil des ministres, mercredi. Ceci pour compléter à temps, le dossier soumis par Madagascar devant la Commission des Nations Unies sur le plateau continental. La démarche devant la Commission onusienne date de 2011, selon le ministre Ravokatra. Depuis, 2014, l’administration Rajaonarimampianina a tenté de boucler ce dossier, mais en vain.
Boucler ce dossier est même l’une des missions principales du secrétariat d’Etat chargé de la mer. La première raison du blocage est financière. Effectuer des travaux de levées sismiques marines s’évalue à des dizaines de millions de dollar, voir en centaine de millions dans certains cas. Le ministre Ravo# katra a indiqué hier, qu’une coopération avec l’«Institute of oceanography», en Chine est envisagée pour concrétiser les ambitions malgaches de délimiter l’étendue de son plateau continental.
Quelle sera la contrepartie de cette coopération ? Une question qui s’impose étant donné le coup des travaux, mais aussi, les enjeux économiques énormes en jeu. Tracé un plateau continental, par ailleurs, touche à point extrêmement sensible en matière de relation internationale, la géostratégie maritime.
Aux larges des côtes du Sud de Madagascar, dans les hautes mers, se trouve une des plus importantes autoroutes commerciales maritimes du monde. Selon un article publié dans la Revue de la défense nationale, une mensuelle française, en 2016, il est souligné qu’« en étendant son plateau continental, l’État côtier gagner par conséquent un droit de regard étendu sur les activités des autres États exercées dans le cadre du régime de la haute mer, ce qui représente un avantage non négligeable en termes de présence et de potentielle puissance en mer ».