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Nationale

Après la crise sanitaire - Le redémarrage s’annonce laborieux

25/08/2020 05:31 © Moov

La guerre contre le coronavirus est sur le point d’être gagné, selon le président de la République. Les défis à relever pour un redressement post-crise sont, toutefois, titanesques.


Le plus dur reste à faire. Sur la télévision nationale, dimanche, Andry Rajoelina, président de la République a annoncé que la victoire sur le coronavirus est proche. L’heure est venue donc, de s’atteler à une tâche gigantesque. Celle de la relance économique et du redressement social.
Que ce soit pour l’Etat, pour le secteur privé, bref la nation toute entière, la période post-Covid-19 s’annonce difficile. En l’état actuel des choses, difficile d’avoir une perspective encourageante sur le plan socio-économique. Pour apaiser les affres de la crise, l’administration Rajoelina multiplie les filets de sécurité sociaux. Malgré les discours officiels et politiques, force est de constater que tous ont subi les conséquences de la pandémie.

Le coronavirus, en effet, a détruit tout le tissu économique, mis au chômage des centaines de milliers de personnes. Du jour au lendemain, ils se retrouvent sans ressources. La situation est telle, qu’elle oblige de revoir la conception classique des personnes démunies, des ménages vulnérables. Les plans d’aides sociales, par ailleurs, ne sont que ponctuels.

Un effort national est nécessaire pour redresser l’économie. Tous s’accordent, néanmoins, sur le fait que la relance économique nécessite un leadership étatique. Face au défi de la relance post-crise, l’Etat table sur son plan Marshall. Il s’agit de financement public qui ambitionne d’impliquer tous les districts, mais essentiellement concentré sur les projets d’infrastructures. Il s’agit, probablement, de faire d’une pierre, deux coups.

Aspirer à booster la relance, tout en concrétisant l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar (IEM). Les projets d’infrastructures peuvent être pourvoyeurs d’emplois, certes, mais « relance économique veut aussi dire redresser les PME [Petites et Moyennes Entreprises] », indique le docteur Rado Ratobisaona, économiste. Les personnes soudainement mises sur la paille sont, en effet, en majorité des salariés des PME. Les grandes entreprises sont, tout aussi, concernées.

Trouver rapidement une solution au chômage est donc, un des challenges que devra relever l’Etat. Stimuler la consommation de la population, en augmentant le pouvoir d’achat est, également, incontournable pour booster l’économie. Au regard du chantier, le redressement économique est une mission titanesque. Plusieurs secteurs d’activités ont été suspendus durant plusieurs mois et nécessitent un relèvement. Le premier qui vient à l’esprit est le tourisme.

Victime collatérale de la Covid-19, le tourisme est atteint de forme grave. Il y a aussi le ralentissement de l’exportation qui cause un manque à gagner énorme. L’industrie extractive est en souffrance. La mise en pause des activités à l’usine d’Amba­tovy est un exemple criant.
Toutes ces activités sont dépendantes de la conjoncture sanitaire et économique interna­tionale qui ne s’est pas encore remise de la pandémie. Le commerce de la vanille, entre autres, en pâtit également. Tous ces paramètres sont parmi les causes de la dégringolade de l’ariary dans les taux de change. Un fait qui est à l’image de la forte récession économique. En parallèle aux dommages collatéraux de la crise sanitaire, le redressement de certains secteurs-clés s’avère, aussi, impératif pour soutenir la relance. C’est le cas de la compagnie Air Madagascar, par exemple, et l’ensemble du transport aérien. Il y a, aussi, l’éternelle problématique de l’énergie.

Face aux impératifs économiques, le docteur Rato­bisaona voit en cette crise sanitaire « une opportunité pour Madagascar de prendre une initiative de mesure exceptionnelle de relance ». Ceci, selon ses explications, « par l’intermédiaire de la mobilisation des ressources internes ». Une audace étatique est ainsi, nécessaire. La relance doit être planifiée, selon l’économiste.

Il faudra faire des choix économiques. Identifier les secteurs de production à renforcer dans l’immédiat, sur la base « des demandes effectives [suivant les besoins du marché local] », explique Rado Ratobisaona. Les économistes s’accordent, du reste, à avancer parmi les solutions, la nécessité d’un système d’incitation aux investissements privés. Ici encore, avec l’intervention de l’Etat, entre autres pour casser les résistances comme le monopole.

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