Situation d'exception - Vers la fin du confinement ?

ENFIN le bout du tunnel ? La réponse à cette question sera donnée par Andry Rajoelina, président de la République, demain. Après la fin d’une autre quinzaine d’état d’urgence sanitaire et de confinement, pour la région Analamanga, le Chef de l’Etat annoncera les nouvelles mesures qui s’appliqueront.

A s’en tenir aux informations, l’annonce présidentielle portera sur la fin du confinement. Une décision qui coule de source au regard de la conjoncture sanitaire qui prévaut, actuellement. Le déconfinement tant attendu devrait alors être officialisé demain. Dans les faits, en effet, c’est déjà presque le cas. Avec l’allègement conséquent des restrictions sanitaires, il y a quinze jours, la vie dans les grandes villes, notamment, à Antana­narivo est presque revenue à la normale.

Dans la journée, les gens pullulent dans les rues et les marchés jusqu’à ce que le soleil se couche. Les embouteillages sont de retour. Bien que 17 heures, soit l’heure officielle de l’arrêt de toute activité, les rendez-vous « after work », sont légions. La vente des débits de boisson alcoolisée a repris du poil de la bête. Les lieux de rendez-vous en vogue pour les travailleurs en mal de moment de détente autour d’un verre sont bondés de monde.

Ce retour de fait à la vie normale s’accompagne d’un réveil des activités économiques, assommées par plusieurs rounds de confinement. Le président de la République l’a affirmé durant sa dernière intervention télévisuel­le, il y a quinze jours, « le constat est qu’économiquement, le confinement n’est plus supportable pour les malgaches ».

Face aux ambassadeurs des Etats membres de l’Union européenne (UE), à Iavoloha, le 14 août, Andry Rajoelina a soutenu que « rester confiné n’est pas une option viable ». Les propos présidentiels de ces derniers temps confirment la tendance vers le déconfinement. D’abord pour sauver l’économie, mais aussi, parce que la conjoncture sanitaire semble le permettre.

Les épicentres de la propagation du coronavirus que sont la région Analamanga et Antsinanana auraient dépassé le pic des contaminations. Les statistiques journalières prononcées par le professeur Hanta Marie Danielle Vololontiana, tendent à confirmer la baisse des nouveaux cas. Les chiffres d’hier rapportent soixante-quatre nouveaux cas confirmés. Le nombre de patients guéris surpassent largement celui de ceux en traitement, par ailleurs.

A Toliara, le 7 août, le Président a attesté que les protocoles de traitement appliqués au soin des malades de Covid-19, sont éprouvés. « Nous, nos médecins savons comment soigner les formes graves, comment soigner la maladie (…) », a-t-il déclaré. La décision étatique de tenir les examens officiels à partir du début du mois de septembre bétonne, également, l’option de la fin du confinement.

Le fait que les transports en communs soient encore parqués au garage est un des rares faits qui indiquent que la situation n’est pas encore pleinement revenue à la normale. La situation devrait bientôt changer. Les autorités et les transporteurs ont tenu une réunion préparant le déconfinement, mercredi et jeudi. Une initiative loir d’être anodine. La reprise des transports régionaux a aussi, été discutée.

Les élèves auront, en effet, besoin des transports en commun pour se rendre aux centres d’examen. Le conseil du gouvernement, mercredi, de son côté, a donné son accord pour l’ouverture des vols internationaux à destination de Nosy Be. Un test pour envisager la réouverture des frontières. Le déconfinement tant attendu par bon nombre de citoyens est donc, presque acquis.

La seule incertitude concerne la liberté de circulation au niveau national. La reprise des transports de personne sur le réseau national n’a, visiblement, pas été soulevée dans les discussions de ces derniers jours. Bien que la pandémie semble s’atténuer, elle n’est pas pour autant annihilée. Les restrictions ont permis d’épar­gner quelques localités ou de limiter les contaminations dans d’autres.

La levée du confinement, d’autre part, ne signifie pas automatiquement la fin de l’état d’urgence sanitaire. Il donne, en effet, un cadre légal à la situation d’exception actuelle et aux décisions et démarches étatiques tout aussi, exceptionnelles. Ce qui pourrait s’avérer nécessaire étant donné que le danger de la Covid-19, n’est pas totalement écarté. L’idée étant que les prérogatives exceptionnelles soient utilisées à bon escient.<