Crise sanitaire - Mobilisation en vue du déconfinement
Les discussions du moment portent sur le déconfinement. Les acteurs politiques, s’échauffent pour la reprise post-crise sanitaire.
BRANLE-BAS de combat. Il faudra encore attendre la décision de l’Exécutif et l’annonce officielle qui s’ensuivra. Cependant, différents acteurs se préparent déjà pour le déconfinement prochain, notamment, celui de la région Analamanga.
La sortie du confinement sera le coup d’envoi d’un retour, du moins progressif, à la vie normale. Ce sera, également, le moment de relever les défis post-crise. Des défis qui seront, essentiellement, économiques. En toute vraisemblance, le déconfinement sera, aussi, politique. Les acteurs de l’arène ne semblent pas vouloir manquer ce moment pour s’illustrer.
Lassé de voir ses marges de manœuvre sensiblement limitées par la conjoncture sanitaire, l’opposition annonce déjà la couleur. Durant une réunion, lundi, le groupement d’opposition RMDM affirme qu’il compte montrer ses muscles dans le cadre d’une « convention nationale ». Ceci dès que le confinement sera levé. Il leur faudra, toutefois, éviter de s’emballer trop vite. Déconfinement ne signifie pas, ipso facto, la fin de l’état d’urgence sanitaire.
L’Exécutif l’a souligné qu’il y a des restrictions particulières durant cette période d’exception, durant le dialogue politique avec les ambassadeurs des Etats de l’Union européenne (UE), vendredi, à Iavoloha. Dans le paragraphe où il est question de liberté d’expression, le communiqué conjoint du dialogue politique rapporte, « (…) des dispositions règlementaires particulières sont en vigueur au pays durant l’Etat d’urgence ».
La missive conjointe rapportant les échanges durant le dialogue politique d’Iavoloha ajoute que « c’est dans ce cadre que les restrictions en temps de crise et de situation d’urgence s’appliquent tout en respectant les dispositions légales ainsi que les critères de légitimité ».
Alors que l’opposition compte profiter de la conjoncture post-Covid 19, pour faire valoir son statut dans l’arène politique, le pouvoir, de son côté, ne semble pas non plus, vouloir rater le coche. Des décisions qui s’apparentent à des croches pieds contre l’opposition s’enchaînent. Happer par la lutte contre le coronavirus durant pratiquement cinq mois, par ailleurs, les tenants du pouvoir veulent, eux aussi, redonner du peps à la conduite des affaires étatiques. Ceci dès la fin « officielle », de la crise sanitaire.
Le remaniement annoncé pour hier, et reporté pour aujourd’hui, sauf nouveau changement, ne devrait pas apporter une grande révolution politique ou technique au sein du gouvernement. L’Exécutif devrait ainsi, miser sur ses actions et ses résultats pour marquer le début du déconfinement. Depuis peu des spots sur les « promesses présidentielles », en cours de réalisation, ou de finalisation commencent à être diffusés sur la télévision nationale.
Ces publications sur la chaîne nationale pourraient indiquer que les tournées présidentielles pour inaugurer des infrastructures ou pour lancer de nouveaux projets devraient s’enchainer, une fois le confinement levé et les conditions sanitaires acceptables. Il est certain, par ailleurs, que l’Exécutif ne compte pas perdre du temps pour mettre en œuvre son « plan Marshall », financé à hauteur de 1 000 milliards d’ariary.
Ce plan mise sur des investissements publics dans des projets d’infrastructure « dans tous les districts », pour booster la relance économique après la crise sanitaire. C’est, justement, sur le relèvement post-crise sanitaire que l’Etat est attendu. Le défi est de taille. La crise sanitaire a mis à terre plusieurs secteurs d’activités économiques. Le plan Marshall pourrait ne pas suffire pour rafistoler une économie déchiqueter par la crise.
L’Etat doit alors, s’employer pour aider à remettre à flot les différents secteurs d’activité torpillés par le coronavirus et réduire rapidement le taux de chômage qui a explosé. L’apaisement social, mais aussi, politique pourrait en dépendre. Les filets de sécurité sociaux ne sont pas des solutions durables. Déjà qu’actuellement, les autorités peine à trouver la formule idoine pour satisfaire tous ceux qui la crise sanitaire a mis sur la paille.
La crise sanitaire a chamboulé le plan d’émergence voulu par Andry Rajoelina, président de la République. Après presque deux années de mandat, le redressement nécessaire après la crise causée par la pandémie du coronavirus devrait lui permettre de démontrer qu’il est à la hauteur des défis du développement du pays.