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Nationale

Filière vanille - Un marché sans acheteurs dans la Sava

19/08/2020 02:22 © Moov

Les importateurs de l’or vert de Madagascar depuis l’étranger ne se bousculent pas. Le prix pose problème.


«Il n’y a pas d’acheteurs », livre d’emblée le député de Madagascar élu à Antalaha, Nasira Julien. La vanille ne trouve pas preneurs alors que la campagne s’est ouvert au mois de juillet. La réception des demandes d’agrément à l’exportation a également pris fin il y a près de deux semaines. Mais le marché reste morne. « Il n’y a pas assez d’acheteurs jusqu’ici. Un exportateur local m’explique que les prix proposés ne conviennent pas aux importateurs étrangers. La situation reste ainsi en statu quo en attendant une éventuelle entente sur le prix », explique ce député de la région Sava.

Le Conseil national de la vanille a fixé un prix de référence qui est aussi le prix minimum local pour la vanille préparée stabilisée à 650 000 ariary et le prix FOB minimum à l’exportation est de 250 dollars le kilo. S’il y a acheteurs, ils sont rares car beaucoup appréhendent d’être poursuivis en cas d’achat à un coût en deçà des prix fixés.

« Le prix fixé à l’exportation est indiqué trop cher par les importateurs. Et puisqu’il n’y a pas d’acheteurs, il n’y a pas concurrence. La situation semble sans issue pour le moment. Je demande à la ministre du Commerce de constater de visu les réalités dans la région », poursuit le député d’Antalaha.

En bas de la chaîne, des producteurs dans la région Sava ne cessent de clamer que le prix de leur vanille est dérisoire. « La vanille verte est achetée par des commissionnaires entre 50 000 et 70 000 ariary le kilo. C’est trop bas par rapport à l’investissement financier, en temps et en travail en amont », explique un producteur planteur dans la ville de Sambava. Il assure qu’il a engagé des aides payés à 10 000 ariary par jour, depuis le mois de février, pour dormir dans les plantations par crainte des voleurs. « En tout cela fait une charge de cent cinquante jours avant que la campagne ne s’ouvre en juillet. Beaucoup de nos produits sont arrivés à maturité avant l’heure et cela constitue encore une perte supplémentaire », indique-t-il.
Pour la vanille préparée, les acheteurs tablent sur un prix maximum de 300 000 ariary. Les producteurs se sentent lésés et font appel à tous les échelons de l’autorité à venir en aide au prix jugé trop bas. Un site spécialisé rapporte les analyses de Mintec, un fournisseur de données international.

« Le gouvernement malgache s’attend à ce que le marché s’auto-régulerait et que seule la vanille de la plus basse qualité se négocierait au prix minimum et que les produits de meilleure qualité continueraient à se négocier à un niveau supérieur. Mais au final, la vanille de la plus basse qualité était vendue au même prix que la plus haute qualité. Le prix va encore s’effondrer », explique Marcel Goldenberg de Mintec.

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