Tianarivelo Razafimahefa sécoué par une facture d'achat de matériel informatique
Une facture d'achat de matériel informatique destiné au centre de commandement opérationnel covid-19 (CCO) a enflammé la toile durant le week-end. Le ministre de l'Intérieur Tianarivelo Razafimahefa réplique.
Un nouveau scandale en vue ? Une facture d’achat de matériel informatique destinée au centre de commandement opérationnel covid-19 (CCO) datant du mois de mars a circulé sur les réseaux sociaux. La signature du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation Tianarivelo Razafimahefa et celle de son épouse directrice commerciale de la société fournisseur du matériel figurent dans le document. Et cela fait scandale et a fait une avalanche de commentaires sur la toile.
Les opinions parlent d’un conflit d’intérêt, d’un népotisme ou même d’un favoritisme. Face à cette affaire, le membre du gouvernement réplique dans les colonnes de L’Express de Madagascar que « il s’agit d’un don en matériel remis par un partenaire au lendemain de la mise en place du CCO. Il n’y a jamais eu remise d’argent. C’est le partenaire lui-même qui a acheté le matériel la où bon lui semblait. Le CCO n’a jamais reçu d’argent. L’Etat n’a sorti le moindre sou ».
En effet, ces matériels et équipements ont été fournis par le biais des partenaires techniques et financiers en l'occurrence le programme des nations unies pour le développement (PNUD). Le nom de cet organisme onusien figure même dans la facture.
En ce qui concerne les signatures, le président du CCO affirme que son épouse et lui font chacun son travail « Elle en tant que directrice commerciale de la société depuis quinze ans, moi en tant que premier responsable du CCO. C’est la preuve que tout été transparent. S’il y avait quelque chose de louche, le partenaire n’aurait pas accepté le marché », a-t-il fait savoir toujours dans le quotidien national.
La transparence dans la gestion des fonds reçus dans le cadre de la lutte contre cette pandémie est tant réclamée par la société civile et du rang de l’opposition. Dans un rapport sur le suivi de la transparence et de l’effectivité des Fonds covid 19 (STEF), la société civile n’a pas mâché ses mots sur cette structure. La gestion des marchés publics par le CCO pendant l’état d’urgence sanitaire pose problème aux yeux des observateurs.
La société civile se demande même sur la base légale de cette organe. « Est-ce une structure officielle avec des fonctions d’autorité administratives différentes des ministères ou est-ce un simple organe de ralliement stratégique pour faire face à la pandémie ? » se pose la société civile comme question avant d’évoquer que « l’entité est tantôt une structure officielle car elle est compétente pour règlementer les marchés publics pendant l’état d’urgence et tantôt sans base légale car il ne peut juridiquement pas, recevoir en son nom des fonds publics alloués pour gérer la situation de crise sanitaire. C’est pour cette raison qu’un décret portant création de fonds de riposte covid-19 a été adopté en conseil de gouvernement le 1er juillet 2020» indique le rapport du STEF.
Après l’affaire d’achat de 8 milliards ariary de friandises qui a coûté cher à l’ancienne ministre de l’Education nationale, voilà une autre affaire qui éclabousse le gouvernement.
Lova Rafidiarisoa