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Nationale

Témoignage - Les affres d’un rescapé du coronavirus

15/04/2020 02:45 © Moov

 

Témoignage affligeant. Loïc Andriatsiferana s’est rétabli du coronavirus, après dix-sept jours d’hospitalisation au centre hospitalier universitaire (CHU) Joseph Raseta de Befelatànana. Il a suivi un traitement médicamenteux de plusieurs jours, « sans plantes médicinales », avant d’obtenir deux tests négatifs consécutifs, confirmant sa guérison. Il a obtenu son billet de sortie d’hôpital, le 11 avril.

Ce quadragénaire, l’un des premiers cas-contacts à Antananarivo, a pu regagner son foyer à Isotry, samedi. C’est dans une maison vide que le père de famille débarque, après une trentaine de minutes de trajets à pied, entre l’hôpital et sa maison. Sa femme et ses trois enfants sont toujours hospitalisés au CHU d’Anosiala. « Ma femme et mon aîné de 13 ans sont testés positifs au coronavirus. Nos deux derniers, âgés de 8 et de 5 ans, ont dû les accompagner, bien qu’ils n’aient pas contracté le virus», raconte ce fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale. Comme il vit seul, en ce moment, il a du mal à s’approvisionner en nourriture. Il demande ainsi l’aide de l’État, pour éviter de sortir de chez lui.

Ce retour à la maison n’est pas d’une grande aide pour lui. Ses voisins, les habitants de son quartier, lui ont fait un accueil glacial. Ils lui ont réclamé « le certificat » qui atteste sa guérison. « Ils ont peur qu’il ne se soit enfui de l’hôpital », indiquent des sources au sein du fokontany d’Avaratetezana-Bekiraro. Certains ont haussé leurs voix contre lui, d’autres l’ont carrément stigmatisé. « L’hôpital ne m’a pas donné un certificat, à ma sortie. Les médecins ont juste noté dans un carnet ma guérison. Des colonels et des généraux sont venus chez moi, dans la nuit de dimanche, et hier matin (lundi), pour apaiser les tensions», explique ce survivant du coronavirus.

Depuis, ses voisins ont arrêté de l'embêter. Et Loïc Andriatsiferana reprend goût à la vie. Vivre presque « isolé » dans une chambre d’hôpital, loin de ses proches, sans ses loisirs préférés, pendant une dizaine de jours, lui a fait perdre pied. « Ma chambre n’était pas ensoleillée. Il me manquait le soleil et mes enfants avec qui j’ai l’habitude de jouer. Je n’avais d’autres activités que Facebook et discuter avec les autres patients atteints du coronavirus dans cet hôpital», raconte-t-il.

Il a, cependant, félicité le professionnalisme des agents du CHU JRB. «Ils traitent tous les maux dont vous souffrez, que ce soit le coronavirus, le diabète ou l’asthme. Ils font des visites régulières. Chaque patient dispose d’une sonnerie dans sa chambre et, en cas de problème, on peut appeler les agents de santé à tout moment. Comme je ne présentais aucun grave problème, je ne les avais pas sonnés », assure-t-il.
C’est un couple franco-malgache qu’il a hébergé chez lui, à la mi-mars, qui a transmis le virus à sa famille et lui. Loïc Andriatsiferana est allé de son plein gré à l’hôpital, toujours à pied, après l’apparition des symptômes du coronavirus, à savoir, la toux, la diarrhée.

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