Gouvernement - Les maillons faibles partiront
Le décompte final pour une recomposition du gouvernement est enclenché. C’est le Président de la République, en personne, qui l’a confirmé, hier.
Incontournable. C’est l’une des principales informations issues du petit-déjeuner de presse donné par Andry Rajoelina, président de la République, hier, au palais d’état d’Iavoloha. En réponse aux journalistes, le Chef de l’état a déclaré, « il y aura forcément un remaniement », parlant de l’avenir du gouvernement.
Comme l’a indiqué le locataire d’Iavoloha, hier, le mandat qu’il a accordé aux membres du gouvernement pour faire leur preuve arrive à son terme, ce 24 janvier. Il a ajouté que le Premier ministre et lui procèderaient aux évaluations comme il a été dit, lors de la mise en place de l’équipe gouvernementale, le 24 janvier 2019. « Une fois les évaluations faites, il y aura forcément un remplacement des membres du gouvernement. (…) Il est clair que ceux qui n’ont pas atteint les objectifs fixés seront remplacés », a affirmé le Chef de l’état.
Parlant de la concrétisation du Plan émergence de Madagascar (PEM), qui serait présenté dans les prochaines semaines, il a indiqué qu’il avait besoin de l’aide des ministres. « Je n’y arriverai pas tout seul (…) pourtant, j’agis seul la plupart du temps », a-t-il affirmé. « Il faut encore accélérer la cadence. Nous avons un plan d’action clair. Il faut juste que mes collaborateurs arrivent à suivre le rythme que je fixe », ajoute le président Rajoelina.
Il affirme que, parmi ses collaborateurs, il y a ceux qui travaillent dur et ceux qui seraient « des boulets », si l’on traduit librement ses propos. Les propos du Chef de l’état, hier, confirment alors, ce qui se chuchote en coulisses depuis quelques semaines. « Les évaluations techniques », de chaque département ministériel, ont été bouclées, vendredi. à entendre le Président de la République, il devrait rendre son verdict bientôt.
Point de changement du gouvernement donc, à s’en tenir aux déclarations de Andry Rajoelina. Il n’a parlé que de « remaniement ». Sauf revirement, Christian Ntsay, Premier ministre, devrait rester en place. Des ministres seront, toutefois, remerciés. Les spéculations et les pronostics fusent depuis quelques jours sur le nombre de départements concernés par le remplacement.
A l’approche du 24 janvier, le remplacement des deux dames à la tête du ministère de l’éducation et celui de l’Enseignement supérieur se fait de plus en plus insistant. Des sources indiquent, par ailleurs, que le ministre de l’économie et des finances, serait également, sur la sellette. Le ministre de la Sécurité publique serait, aussi, bousculé par un ténor du parti « Tanora Malagasy vonona » (TGV), qui souhaite siéger à ce poste.
Des faits ayant fait polémique récemment, et des réactions maladroites, placeraient, du reste, un ou deux ministres dans une posture délicate à l’approche du remaniement. Les nonchalants risquent aussi, d’être mis sur la touche. Le fait qu’un froid s’est installé entre le parti TGV et le parti « Malagasy miara-mihainga » (MMM), devient de plus en plus un secret de polichinelle. Afin de régler le litige à l’amiable, le fait de séparer l’Aménagement du territoire et les Travaux publics en deux ministères distinct serait envisagé.
En perspective du remaniement, des formations politiques s’agitent. Le parti « Asa vita no ifampitsarana » (AVI), est soudainement sorti de sa torpeur. Les partis TGV, MMM et AVI, entre autres, font partie de la coalition « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRD). Ils semblent avancer en ordre dispersé en vue du remaniement et se bousculent pour placer leurs poulains. Le parti Freedom qui compose le camp Orange pourrait, aussi, s’activer afin de défendre le siège de « son », ministre.
Les indiscrétions affirment, du reste, qu’il aurait été demandé au groupe des indépendants, à l’Assemblée nationale, de « proposer », des noms de ministrables.