Environnement - Élan national autour du reboisement
Pour atteindre l’objectif de planter soixante millions d’arbre, cette année, une mobilisation nationale est requise. L’engouement durant la journée de reboisement, hier, permet une note d’optimisme.
Changer le visage de Madagascar. C’est le souhait formulé par Andry Rajoelina, président de la République, hier, lors de l’ouverture de la campagne nationale de reboisement, dans le Fokontany de Fararazana, sis dans le district d’Ankazobe. Comme il l’a souligné, c’est dans cette optique qu’il a fixé le challenge de planter soixante millions d’arbres, cette année.
Le chiffre soixante millions est symbolique. Il a été choisi pour marquer les 60 ans du retour à l’indépendance, mais aussi, pour « réécrire une nouvelle page de l’histoire du pays, (…) faire que Madagascar soit à nouveau un pays où il fait bon vivre », tel que l’affirme le Chef de l’état. L’engouement constaté, hier, indique que cet objectif ambitieux pourrait être atteint. L’élan écologique a, visiblement, touché des milliers de citoyens un peu partout dans le pays.
Sous l’impulsion du président Rajoelina, les acteurs de l’administration publique ont été fortement présents sur terrain. Le Chef de l’état qui a fêté hier, l’anniversaire de son investiture a donné de sa personne pour haranguer la population à reboiser massivement et atteindre le but fixé pour cette année. Il a donc fêté sa première année de mandat en « frontline », du reboisement.
Le locataire d’Iavoloha a enchaîné les coups de pelle, racler la terre sur plusieurs dizaines de mètre carré afin d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé pour la journée, qui est de planter cinquante à cent arbustes.
Dans le sillage de la cérémonie d’état, à Fararazana, chaque région s’est organisée pour marquer le coup durant cette journée nationale de reboisement. Dans la région Boeny, le rendez-vous a été donné à Marohoga, où cent mille arbustes devaient être plantés.
Dans la région Antsinanana, il était question de planter six-cent mille jeunes plants, à Antetezana, prêt de Foulpointe. Les régions Atsimo Andrefana et Alaotra Mangoro n’ont pas été en reste. Au regard des publications qui ont inondées les réseaux sociaux, l’engouement pour la campagne de reboisement a pris l’ascendant sur les clivages politiques. Le député Fidèle Razarapiera, un des hauts parleurs de l’opposition s’est félicité de son action écologique, sur sa page Facebook.
Les gens de la presse ont donné du sien. Que ce soit à Fararazana, pour certains, ou dans leur village d’origine pour d’autres, les journalistes ont essayé d’apporter leur pierre à l’édifice. Outre l’administration publique, le secteur privé, les associations et organisations non-gouvernementales ont, également, mis la main à la pate. Le fait que l’état décide de donner gratuitement les plants a démocratisé la campagne pour « la reforestation », du pays.
Dans le challenge qu’il a lancé, Andry Rajoelina, parle, en effet, de reforestation. « Nous allons en finir avec le surnom île rouge », a-t-il déclaré, hier. « Le défi est lancé, l’objectif fixé doit être atteint, que chacun prenne ses responsabilités », a soutenu le président de la République. Il était donc, question de marquer un grand coup, hier, à Fararazana, pour donner le ton. Ils étaient un peu plus de douze mille à se donner rendez-vous dans la localité du district d’Ankazobe, pour planter un million deux cent mille arbustes, sur 500 hectares.
Mise en pratique, hier, à Fararazana, le largage par avion et bientôt par drones de « seeds bombs », des boules d’argile contenant des graines d’arbre, devra booster le reboisement. Cette méthode, ayant fait ses preuves dans plusieurs pays, est utilisée pour la première fois dans la Grande île.
Face au lancement tonitruant de la campagne nationale de « reforestation », certains rappellent que cela fait quelques dizaines d’années que Madagascar s’engage dans le reboisement, mais sans succès. Plusieurs s’interrogent sur un éventuel programme de suivi et évaluation des résultats des reboisements que les intempéries et feux de brousse mettent, souvent en péril.