Communales - Les électeurs boudent les urnes
Le taux de participation aux élections communales et municipales, est en berne. Les chiffres provisoires indiquent que près de 70% des électeurs se sont abstenus
Trente pour cent. Tel est le chiffre provisoire du taux de participation aux élections communales et municipales, communiqué par Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), hier, sur le plateau du journal de 20 heures de la Télévision Malagasy (TVM).
Le commissaire électoral reconnait que l’engouement des électeurs a nettement baissé par rapport à l’élection présidentielle et même les élections législatives où le taux de participation a déjà été relativement bas. « Ce n’est qu’un chiffre provisoire, mais il indique le peu d’enthousiasme de la population vis-à-vis des élections locales », indique-t-il.
Comme l’a rappelé Thierry Rakotonarivo, le taux de participation à la course à la magistrature suprême atteignait poussivement les 50%. Pour les législatives, ce chiffre est descendu jusqu’autour de 40%. Un score qui a dégringolé donc, pour les élections communales et municipales qui constituent les derniers suffrages universels directs prévus par les textes.
Le ton d’optimisme affirmé par le réseau d’observateurs électoraux SAFIDY, dans une communication à la presse a été douché par l’état des lieux à la fermeture des bureaux de vote. Dans son communiqué de presse SAFIDY affirme qu’il « constate un taux de participation de 25,12%, à 12 heures, ce qui représente une hausse par rapport à l’élection législatives à la même heure ».
À l’instar des élections législatives, il n’y a pas eu foule dans les centres de vote durant la matinée. Contrairement à la députation, toutefois, les choses ne se sont pas améliorées jusqu’à la fermeture des bureaux de vote. À Ambohipo, par exemple, où il y a une grande concentration d’électeurs, des bureaux de vote affichaient une soixantaine de votants, sur près de six-cent cinquante électeurs inscrits.
Le taux de participation a été particulièrement bas, à Antananarivo et ses environs. À une trentaine de minutes de la clôture du scrutin, les bureaux de vote au Collège d’enseignement général (CEG), Betsimitatra, sis aux 67 ha Nord-Ouest peinaient à dépasser le maximum de cent-soixante votants, sur près de six-cents électeurs inscrits. Une situation similaire à celle de l’École primaire publique (EPP), Antadrokomby, dans la commune d’Anosizato.
Un des quatre bureaux de vote de l’EPP Antandrokomby a, néanmoins, pu enregistrer plus de trois-cents votants sur les quelque cinq-cent cinquante électeurs inscrits. Un probable record, étant donné que les chiffres provisoires constatés dans les centres de vote de la capitale et les communes qui lui sont limitrophes n’ont affiché qu’entre 20 et 35% de taux de participation.
À entendre les informations relayées à la Radio nationale Malagasy (RNM), la situation n’est pas mieux dans les régions. Les autorités étatiques, candidats et autres acteurs politiques, semblent avoir ressenti ce manque d’enthousiasme des électeurs à aller aux urnes. Aussi, tous ont martelé l’appel aux citoyens d’exercer leur droit de vote. Des tentatives de mobilisation qui n’ont, visiblement, pas suffi à booster le taux de participation.
« Ce manque d’engouement pour aller voter a été, notamment, constaté chez les jeunes », indique un observateur, au centre de vote du lycée Jean Joseph Rabearivelo, Analakely. Les jeunes et les enfants ont pourtant, été les plus nombreux à assister aux dépouillements dans les bureaux de vote des quartiers populaires.
Une relative indifférence face aux élections communales et municipales a été perceptible durant la campagne électorale, notamment, dans les grandes villes. Une tiédeur vis-à-vis de ces scrutins locaux que les citoyens semblent avoir confirmé par un fort taux d’abstention.