Prévention de la peste : Une loi sur l’enterrement et l’exhumation en vue
Un comité national de coordination de lutte contre les épidémies majeures a vu le jour. Il élaborera une loi sur la prévention de la peste.
Plus stricte. Une loi régira l’enterrement et l’exhumation des victimes de la peste. Un comité national de coordination de lutte contre les épidémies majeures (CNCLEM) qui vient d’être créé, a pour mission principale de proposer un projet de loi visant à lutter contre les épidémies, notamment, la peste.
« Nous savons que certaines personnes émettent des réserves sur certaines dispositions. Afin de maîtriser les possibilités de débordement provoqué par ces réticences, il vaut mieux établir des balises pour qu’elles soient consentantes », explique le Dr Solofoniaina Armand Rafalimanantsoa, directeur de Veille sanitaire et de surveillance épidémiologique et riposte (DVSSER) auprès du ministère de la Santé publique, mercredi.
Ce projet de loi interdira, en premier lieu, l’exhumation des pestiférés, plusieurs années après leur enterrement. Sa pratique présente une grande menace à la propagation de la peste pulmonaire. La bactérie se développe dans la tombe et continue à vivre dans le corps d’une victime, jusqu’à sept années après le décès. Une fois le tombeau ouvert et le corps touché par les proches du défunt, la bactérie circulera et infectera les assistances.
L’enterrement des victimes sera aussi pris en compte dans ce projet de loi. Les règles sanitaires indiquent qu’il est interdit de toucher la dépouille mortelle d’un pestiféré, d’organiser une veillée funèbre et de l’inhumer dans le caveau familial. Ce qui est contre à la tradition malgache et qui a occasionné des conflits, durant la recrudescence de cette épidémie, entre 2017 et 2018.
Le ministère de la Santé publique se prépare, ainsi, à d’éventuels refus de ces règles sanitaires, de la part des familles des victimes de la peste. En octobre 2017, par exemple, la récupération et l’enterrement des corps des décédés ont généré des affrontements entre les proches des victimes et les agents du Bureau municipal de l’hygiène (BMH), l’entité chargée de cette mission. Ils ont été souvent accompagnés de forces de l’ordre. À Toamasina, des corps inhumés dans des fosses communes ont été déterrés et volés.
Ce projet de loi serait présenté au conseil du gouvernement, prochainement, compte tenu de l’urgence des choses. La saison pesteuse a déjà commencé et des cas suspects ont déjà été notifiés. Mais pour que la loi soit acceptée par tous, la concertation de toutes les parties prenantes est indispensable. Des consultations régionales et nationales devraient, ainsi, précédées l’élaboration du projet de loi.