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Nationale

Législatives - Foyers de tensions dans plusieurs localités

01/06/2019 03:12 © Moov

Contestations de résultats, dénonciations de fraudes, la conjoncture post-législative s’électrise. Les locaux d’un démembrement de la CENI ont même été incendiés, hier.


Houleuse. Dans quel­ques circonscrip­tions, la conjoncture faisant suite au scrutin législatif du 27 mai, est tendue. Dans le district de Toliara II, par exemple, la tension est montée d’un cran avec l’incendie qui a frappé les locaux de Section de recensement matériel des votes (SRMV).

« La situation est effectivement tendue dans certains districts », reconnaît Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), lors d’une intervention sur les médias publics, hier. Une sortie médiatique durant laquelle il s’est exprimé sur les faits de Toliara II. Selon ses explications, les bulletins de vote issus de vingt-trois des vingt-six communes que compte cette circonscription électorale ont été épargnés par les flammes.

Pour les bulletins incendiés, la CENI peut utiliser ses copies des procès-verbaux dans le traitement des résultats, comme le veut la loi organique sur le régime général des élections. Les circonstances de l’incendie de Toliara II restent, pour l’heure, confuses. Cet événement vient, toutefois, renforcer une ambiance postélec­torale sous tension. La plateforme de prévention et gestion de conflits ou violences liées aux élections, dans le cadre du projet FANDIO, rapporte huit cas de contestation populaire des résultats des législatives, depuis le jour du vote.

Les faits rapportés par le projet FANDIO se sont déroulés dans les circonscriptions d’Anbositra, Bealalana, Bekily, Marovoay, Ihosy, Belo sur Tsiribihina, Maroantsetra et Sakaraha. Dénonciation d’anomalies, détournements de voix, cas de fraude sont les motifs de ces contestations.

Pour le cas du district de Sakaraha, « des électeurs sommés de voter pour un candidat, sous la menace d’une arme dans la commune Mikobaka », le jour du scrutin, suivi « d’une révolte de la population locale refusant le résultat du scrutin », sont rapportés par la cellule de veille du projet FANDIO. Ce fait aurait eu pour conséquence « le non-acheminement des résultats au SRMV de Sakaraha et la fuite des personnes chargées du transport des procès-verbaux (PV) ».

À Ambositra, quatre personnes accusées d’avoir tenté de truquer des procès-verbaux auraient été arrêtées. Un collectif de candidats a tenu une conférence de presse, hier, pour contester les tendances des résultats dans le district de Fandriana et fustigé des manœuvres délictuelles de la liste en pôle position des résultats provisoires. À Antana­narivo, la conjoncture pos­té­lec­torale commence, également à s’agiter.
Une coalition de candidats s’oppose, également, aux tendances des votes dans le 4e arrondissement de la capitale et affirme avoir des preuves de fraude. Un candidat accusé d’avoir été l’auteur d’une agression meur­trière du délégué d’un de ses concurrents dans le 2e arrondissement, a été placé en détention provisoire, hier. La CENI, également, serait le destinataire de plusieurs dénonciations verbales se rapportant à des suspicions ou affirmations de malversations électorales, depuis le jour du vote.
Face à la situation, Thierry Rakotonarivo, demande aux candidats de s’en tenir aux textes électoraux et de s’en remettre à la Haute cour constitutionnelle (HCC). D’ici là, la CENI demande à l’État de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses locaux et ceux de ses démembrements. « Les textes prévoient que la sécurisation électorale est à l’entière responsabilité de l’État », souligne le vice-président de la CENI.
En réaction à cette conjoncture post-législative tendue, Christian Ntsay, Premier ministre, a convoqué en réunion les mem­bres du gouvernement chargés de la sécurité. Le locataire de Mahazoarivo a ainsi « exhorté », les participants à la joute électorale « d’opter pour les voies de recours prédisposées par les lois en vigueur, afin de faire valoir leurs droits ». Le général Richard Ravalomanana, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, quant à lui, affirme que « des mesures seront prises contre tous ceux qui auront l’intention de créer des troubles ».

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