Pénurie de candidats aux législatives

À vingt-quatre heures de la clôture de la candidature, le nombre de dossiers répertoriés se rapproche d’une centaine. Dans tout le pays, ils sont quatre-vingt huit candidats à avoir déposé leur dossier, selon la Commis­sion Electorale Nationale Indépendante (CENI), hier vers 17 heures. Parmi ces inscrits sur la liste, soixante deux sont indépendants et vingt-six sont issus de partis.

Une nette amélioration est constatée par rapport à la semaine dernière, dont le nombre des candidats inscrits sur la liste n’était que dix-huit. Mais en faisant référence à la députation de 2013, les quatre-vingt huit candidats enregistrés sont très loin des deux mille soixante-neuf concurrents répertoriés à l’époque.

La motivation des prétendants candidats est toutefois au ralenti depuis l’ouverture de la course vers Tsimbazaza. Les états-majors politiques trainent des pieds pour se
présenter aux législatives depuis la première journée d’ouverture.

Quatorze jours sont désormais écoulés, mais le nombre de sièges à pourvoir auprès de la Chambre basse est loin d’être atteint. Alors que cent cinquante-et-un sièges sont disponibles pour les députés élus dans les cent dix-neuf districts, l’effectif de quatre-vingt huit inscrits montre une pénurie de candidats.

Des circonscriptions risquent d’être privées de représentants si en deux semaines, les concurrents inscrits dans la liste ne présentent que la moitié des sièges à l’Assemblée nationale. Cette situation est inquiétante face aux enjeux politiques englobés  par les législatives. « Le silence des partis politiques depuis la période de dépôt de candidature peut s’expliquer par une stratégie électorale de chaque camp. Peut-être que chaque formation attend la dernière heure pour présenter les candidats », explique le juriste Imbiky Herilaza.
Malgré le faible taux de participation des prétendants candidats jusque là à avoir déposé les dossiers auprès des organes de vérification et d’enregistrement des candidatures, aucun report n’est prévu. « Le délai du 12 mars pour la clôture  de la réception de dossier est maintenu », indique Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI. Dans la stratégie politique, certains politiciens optent pour le dernier moment pour se présenter.

Dans le cas où le nombre des candidats n’est pas proportionnel au nombre de sièges à Tsimbazaza, « la logique serait de rallonger la date de réception de dossier puisque les textes électoraux ne prévoient pas les dispositions à appliquer sur ce genre de problématique. Mais cela ne signifie pas le report de la date des élections prévue le 27 mai », indique Imbiky Herilaza.

Les acteurs politiques disposent encore de vingt-quatre heures pour consulter les bureaux des organes de vérification et d’enregistrement de candidatures. Pour le parti Hery Vaovaon’i Madagasikara, le choix est manifeste d’attendre le dernier moment pour présenter les candidats sélectionnés dans la coalition « Vondron’ny Tia Tanin­drazana ».

Les autres camps visent également la même stratégie dans cette période électorale. C’est le cas par exemple de la formation de l’actuel Président. Le dépôt de candidature est attendu à partir ce jour dans toutes les circonscriptions à part de celui du district d’Antananarivo V où Naivo Raholdina est déjà inscrit sur la liste.
Elise Nandrasanela