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Nationale

Grogne des policiers - Le ministère rappelle les syndicats à l’ordre

28/02/2019 21:00 © Moov

Le ministère de la sécurité publique distingue le rôle des syndicats et de la gouvernance. Une nouvelle stratégie est en gestation.


Ferme. Les sifflets vont se taire jusqu’à nouvel ordre. La mission de police de la route est encore suspendue. Une décision qui a suscité un tollé dans les rangs des policiers. Ils ont demandé à rencontrer le ministre de la Sécurité publique tout en brandissant « des mesures syndicales ». Dans une intervention sur le journal parlé de la radio nationale, Aina­nirina Dina Estel, directeur de cabinet du ministère de la Sécurité publique a remis les syndicalistes à leurs places.

« Le rôle des syndicats consiste à défendre les droits de leurs adhérents. La gouvernance de la sécurité publique est du ressort du ministre et de ses collaborateurs », annonce-t-il.
La grogne émane essentiellement du syndicat des brigadiers et des agents de police. Au quotidien, il leur est assigné les missions de police de la route. Toutefois, cette attribution est pervertie en fonds de commerce au détriment des transporteurs et des usagers étrangers.

« Nous ne sommes pas contre la suspension du service de police de la route. Toutefois, notre salaire peine à boucler le mois. Cela explique les agissements de certains policiers. Ainsi, nous demandons des mesures d’accompagnement », se justifie Alphonse Randriamihamina, secrétaire général de la fédération des syndicats de la police nationale (SEFPONAM).
Privés d’une bonne partie de leur gagne-pain, les policiers menacent ainsi des « mesures syndicales ». La forme de cette « mesure » n’a pas été précisée d’autant que le statut général autonome de la police nationale dispose qu’il est interdit « toute cessation concertée du travail ou tout acte collectif ou individuel d’indiscipline ». Par ailleurs, lors de son intervention radiodiffusée, le directeur de cabinet du ministère de la sécurité publique rappelle que les membres de ces syndicats sont avant tout des policiers. Une déclaration qui souligne en filigrane que les syndicalistes sont soumis à la discipline.

« En cas d’insubordination, il est à rappeler que ce sont aussi des fonctionnaires. Comme il s’agit d’une décision gouvernementale, les mesures à prendre reviennent au conseil du gouvernement », anticipe une autre source auprès du ministère de la Sécurité publique.

Dans le classement de l’Afrobaromètre il y a une semaine, la police nationale figure dans le peloton de tête des services publics les plus corrompus. Le conseil du gouvernement du 22  février a décidé de suspendre les services de police de la route jusqu’à nouvel ordre. «Les mesures sont prises pour endiguer la perception illégale d’argent auprès des usagers de la route. En cas d’infractions, les policiers peuvent intervenir », précise le contrôleur général de police Herilala Rakotoarimanana, directeur de la Sécurité publique.

Les responsables de la sécurité publique sont en cogitation pour mettre en place une nouvelle stratégie. La police communale supplée les missions de la police nationale dans la coordination de la circulation à Antananarivo. Dans l’attente de nouvelles mesures, les taxibe se permettent de changer d’itinéraire et de s’éterniser dans les arrêt-bus, une situation impensable il y a une semaine.

 

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