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Nationale

Toamasina - Problème crucial d’état civil

25/02/2019 21:00 © Moov

Le droit fondamental à l’identité est bafoué à Toamasina. Des milliers de personnes sont dépourvues d’acte de naissance dans cette ville portuaire.


Dans la ville de Toamasina, le capital humain est en danger. Plusieurs milliers de personnes mènent une vie sans le document le plus important de la vie qu’est l’acte de naissance, au risque de mettre en péril leur avenir. « Un élève qui devrait se porter candidat à l’examen du CEPE, en cette session, est bloqué par cette absence d’état civil. On ne connait pas son vrai nom, on l’appelle juste par “Dada”. Sa grand-mère, qui s’occupe de lui et qui l’a scolarisé, a la boule au ventre à l’idée de régulariser sa situation dans un bureau administratif. Un autre homme de 30 ans a été au bord de ses larmes lorsqu’il m’a annoncé qu’il n’a pas de “copie” », lance Nante­naina Herilala Rakotonirina, de son nom d’artiste Nante­naina, qui organise des opérations de jugement supplétif, dans la région Est.

Rien qu’en 2018, trois mille personnes sont recensées, sans acte de naissance, dans la ville de Toamasina. Elles en ont bénéficié, grâce à une opération « copie d’acte de naissance », menée par cet artiste. Le 15 février, une autre opération de jugement supplétif a eu lieu dans cette région de l’Est, avec cinq cents bénéficiaires.

Des autorités locales estiment à plusieurs milliers le nombre de personnes qui n’ont pas encore d’acte de naissance dans cette ville portuaire. Plusieurs enfants seraient nés en dehors des formations sanitaires. Dans la plupart des cas, leurs parents ne respectent pas le délai de douze jours prescrits par la loi, pour déclarer leur naissance. Dépasser ce délai, ils doivent avoir une décision du tribunal pour  attribuer une date de naissance à leur enfant. Mais de très rares parents, surtout, ceux qui sont dans une situation précaire, osent s’aventurer dans les bureaux administratifs pour s’occuper des paperasses.

Nantenaina Herilala Rakotonirina tire la sonnette d’alarme sur cette négligence du capital humain dans cette ville portuaire. « Il faut déjà sensibiliser la population sur l’importance de cet acte de naissance dans la vie toute entière. C’est grâce à ça qu’on peut se procurer une carte d’identité nationale, obtenir des diplômes. Ensuite, informer les parents que ce n’est pas forcément à eux de déclarer la naissance de leurs enfants au responsable de l’état civil. L’Etat devrait aussi revoir la procédure et l’alléger pour que les enfants n’en soient pas victimes », conclut-il.

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