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Election : Vers l’abandon du système du gel des listes électorales

16/01/2019 03:35 © Moov

« Le système du gel de la liste électorale est un énorme problème », nous a confié Hery Rakotomanana, le président de la Ceni (Commission Electorale Nationale Spéciale) en Août dernier. En effet, lors de la période du gel en question, aucune opération de révision n’est possible.

 

Lors de la dernière présidentielle, nombreux électeurs n’ont pas pu voter car leurs noms ne figuraient plus, à la dernière minute, sur les listes électorales. Des doublons ont été constatés nonobstant les précédentes opérations de dédoublonnage effectuées par la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante), des défunts ont toujours été inscrits, et l’émargement y afférent a été complété. La liste est loin d’être exhaustive mais en tout cas, force est de constater que les listes électorales recèlent d’excessives imperfections. Aussi, rappelons qu’en septembre dernier, 10 280 électeurs omis ont été ajoutés sur le registre électoral. « Victimes d’erreur » de la part de l’Administration, ces électeurs omis viennent étoffer les 9 903 319 électeurs recensés au début, pour donner le nombre exact de l’électorat actuel : 9 913 599.

Alpha numérique. Le système actuel, « alpha numérique » est également un problème dans la mesure où il requiert l’implication et l’engagement de la part du citoyen. L’article 2 de la loi n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendums précise que :«l’inscription sur la liste électorale est un devoir pour tout citoyen ». Et malgré les sensibilisations menées par la Ceni et la société civile, la majorité des citoyens ne se sentent pas concernés par ce devoir. L’article 33 de la même loi indique que la révision annuelle des listes électorales se déroule « du 1er décembre au 15 mai de l’année suivante » et permet, selon l’article 34 soit d’ajouter les noms des citoyens ayant nouvellement acquis les qualités d’électeurs, d’ajouter les noms de ceux qui habitent dans un nouveau quartier ; soit de retrancher des noms, c’est-à-dire, d’enlever ceux qui sont décédés mais qui restent inscrits, d’effacer les noms de ceux qui ont décidé de s’inscrire dans un autre fokontany, ou encore de supprimer les noms de  ceux qui ont été indûment inscrits dans un fokontany dans lequel ils n’appartiennent pas.

Pénalité. C’est là que le bât blesse dans la mesure où le gel des listes électorales provoque une grande torpeur au niveau des différentes mises à jour nécessaires. Dans la loi suscitée, ce gel est prévu entre le 16 mai et le 30 novembre ; soit six mois. Et pourtant, le délai imparti aux citoyens pour effectuer le devoir de révision des listes électorales dure environ deux mois. Certes, la Rale se termine définitivement le 15 mai, mais le délai imparti aux citoyens pour effectuer les opérations susmentionnées s’expire le 15 février. Et l’arrêtage provisoire est prévu le 28 février. A ce titre, tout porte à croire qu’il s’agit d’une sorte de « pénalité » pour ceux et celles qui doivent régler leur situation, surtout s’il y a une élection prévue durant la période du gel.

Réformes. Face aux critiques, la Ceni est consciente qu’il faut changer de système. Elle va publier, rappelons-le, le 24 janvier le rapport sur l’organisation des élections. Les anomalies vont être déballées, espérons-le, de manière sincère. Mais ce n’est pas tout. Le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo, a indiqué sur une station radio privée que la commission électorale entend proposer des réformes relatives au processus électoral. Parmi elles figurent la suppression, justement, du gel des listes électorales, l’abandon du système des cartes d’électeurs dont l’impression est plus que dispendieuse, l’adoption du système biométrique et des révisions spéciales. Notons que la Ceni est une structure qui ne peut que formuler des recommandations. La suite appartient aux décideurs. A suivre.

Aina Bovel

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