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Nationale

Élection - Le sondage bloqué par l’Etat

26/09/2018 21:00 © Moov

La restitution des résultats du sondage mené par la fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) et la revue Politikà a été annulée au dernier moment.</strong></p>

Bredouille. Les commentaires sur les réseaux sociaux s’enflamment. Pour cette fois, ce ne sont pas les partisans des candidats qui s’expriment mais ceux qui sont déçus par l’annulation de la restitution des résultats du sondage prévue se tenir hier au Carlton. Au dernier moment, les organisateurs ont annoncé l’annulation du « débat politique chiffré ». Ainsi, une conférence de presse s’est tenue à l’hôtel Ibis pour en expliquer les raisons. « Nous avons reçu une notification officielle du gouvernement qui exprime ses vives préoccupations sur la publication de ces résultats et mentionne le contexte électoral particulièrement chargé ainsi que l’impératif de la sauvegarde de l’ordre public », regrette Marcus Schneider de la fondation FES. Les journalistes sont ainsi rentrés bredouille.
Le sondage a été commandité par la FES et la revue Politikà. Menées par un cabinet de consultant reconnu sur le plan international, les enquêtes ont été réalisées sur un échantillon de huit cents individus ayant plus de 18 ans et disposant d’un téléphone portable. La récolte des informations a ainsi été effectuée par voie téléphonique et de façon aléatoire dans tout le territoire. « Compte tenu de la taille de l’échantillon, une marge d’erreur de plus ou moins 3,5 % est précisée avec le seuil de confiance », explique Rija Ramamiarijery, président de l’association Normar qui regroupe les cabinets et les consultants habilités à faire des sondages.


Dans une édition hors série, les résultats de ce sondage auraient dû être connus dans la revue Politikà. Toutefois, neuf feuillets, soit dix-huit pages, ont été arrachées dans ce numéro spécial. « Nous ne voulons pas contribuer à aggraver les tensions déjà latentes même si nos appréciations sont autres, mais s’opposer à ces autorités aggraverait le contexte », continue Marcus Schneider.

 

Craintes de récupération
La méthodologie, le respect des normes ainsi que la légalité de cette initiative ne sont pas ainsi remis en cause. Les avis sont toutefois partagés sur l’opportunité de la présentation des résultats de ce sondage. Maitre Hery Rakotomanana a réagi avec véhémence dans les médias sur les risques encourus suite à la publication de ce sondage. Du fait de la disparité de l’échantillon considérée, des avis sont également sceptiques sur le sondage. « La catégorie socioprofessionnelle, la culture ainsi que l’accès à l’information ne sont pas uniformes dans toute l’Île. Ainsi, le sondage ne reflète pas forcément la réalité et perd son utilité », soutient un observateur. Par ailleurs, les récupérations politiques de ces résultats sont prévisibles d’autant que certains candidats ont la certitude de gagner cette élection.
Pour ceux qui sont pour le sondage, ils puisent leurs arguments dans la transparence et la sincérité des travaux effectués par le cabinet. « Ce ne sont que des questions de perception sur un échantillon de population établi suivant une méthode scientifique éprouvée, à lire et analyser en respectant les limites et réserves de la dite méthode. (…) Au fait, mais qui a peur d’un sondage d’opinion ? », s’interroge Rivo Rakotondrasanjy, un des panélistes de la conférence prévue au Carlton. Une position partagée par Paul Rabary sur sa page facebook. « Dans une démocratie qui se respecte, le sondage d’opinion est un outil essentiel. (…) au lieu d’interdire la publication d’une enquête d’opinion, nous devrions plutôt soutenir et exiger des sondeurs de nous donner une photographie exacte de l’opinion publique», soutient-il.

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