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Nationale

Élection - Le sondage de la discorde

25/09/2018 21:00 © Moov

Les résultats d’un sondage seront publiés ce jour. Me Hery Rakotomanana, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) redoute des récupérations politiques venant de ces résultats.


Appré­hen­sion. Les commentaires dans les réseaux sociaux vont s’enflammer. Un sondage réalisé par La fondation Friedrich Ebert (FFE) et la revue Politikà présenteront ce jour au Carlton les résultats d’un sondage sur l’élection présidentielle de 2018. 
Des résultats restituant une photographie de l’appréciation du public des trente-six candidats à un moment précis. Les organisateurs de ce débat politique chiffré et les élections sont assaillis de remarques et de commentaires bien que les résultats ne soient pas encore publiés. Elles portent sur la légalité, la pertinence, ainsi que la méthodologie de ce sondage.</p>
Hery Rakotomanana, président de la CENI reconnaît la légalité de cette démarche mais en appréhende des effets pervers. « Dans le contexte malgache, il est encore difficile de réaliser un sondage du fait de la disparité du niveau d’instruction et de la perception. Ainsi, on va accuser la CENI de manipulation si les résultats des sondages ne correspondent pas à ceux du scrutin », s’insurge-t-il.<br />
En l’absence d’entité indépendante spécialisée, réaliser un sondage est inha­bituel dans le paysage politique malgache. Dans une publication, les organisateurs du débat de ce jour reconnaissent le caractère réfractaire de la classe politique sur les sondages.
« Dans la perception traditionnelle malgache (…), le dirigeant est le raiamandreny qu’il ne faut jamais remettre en question, tandis que la population sont des zanaka qui devraient obéir aux dirigeants. Les sondages pourraient donc directement s’attaquer à cette sacralité du raiamandreny, ce qui n’est pas toujours désiré par ceux qui aiment diriger le pays sans interférence du peuple et de l’opinion publique » expliquent-ils.
Simple reflet
Dans le contexte actuel, la tension politique est à son comble. La plupart des candidats occupent le terrain et traduisent leur succès en fonction de la taille de l’audience acquise lors des meetings. Dans cette optique, la publication d’un résultat de sondage risque de mettre de l’huile sur le feu d’autant que les candidats et leurs partisans ont tendance à exploiter le moindre avantage et ne manquent pas d’enfoncer le clou sur les défaillances de leurs adversaires.
Ainsi, ceux ou celles qui vont gagner les deux premières places lors de ce sondage vont certainement en faire leurs choux gras pour manipuler l’opinion publique.
« Quelle est l’utilité de ces sondages d’autant que nous sommes tous fébriles actuellement » s’interroge Me Hery Rakotomanana.
Pour défendre leur démarche, les organisateurs affirment qu’un sondage n’est pas une prédiction, mais une image de l’opinion sur une question précise à un moment précis (…) quelqu’un qui a répondu qu’il voterait pour le candidat X il y a deux semaines, ne votera pas nécessairement pour le même candidat le jour de l’élection. Ce qui ne fausse pas le sondage, car au moment où celui-ci a été effectué, le résultat a été correct. Toutefois, dans une démocratie encore balbutiante à Madagascar où l’élec­torat ne prend pas le temps d’analyser les programmes et les projets de société des candidats, il est peu probable qu’il peut changer d’avis en quelques semaines.
« Le plus important pour les citoyens est de bien voir qui en est le commanditaire, quelle agence les a réalisés, et si des méthodes scientifiques ont été employées. Ainsi, un regard et une appréciation critiques s’imposent à tout moment » concluent les organisateurs.

Andry Rialintsalama

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